Titre
Plaque de fondation du lazaret d’Arenc
Description
Le système sanitaire marseillais :
plaque de fondation du lazaret d’Arenc
Plaque de cuivre découverte en 1859 à l’emplacement du lazaret lors de la démolition de cet établissement. Sens général de l’inscription latine, d’une très belle calligraphie : Acte religieux [digne] de mémoire. Louis XIV « Dieudonné » détenant l’entier pouvoir sur les Gaules, Louis Vendôme, duc de Mercoeur, administrant le gouvernement de Provence, Paul de Fortias (sic), seigneur de Piles [étant] gouverneur-viguier de Marseille, afin que les entreprises commerciales exotiques ne fassent pas partager les calamités exotiques, les fondements d’un nouvel hôpital de la peste ont été jetés sous d’heureux auspices par les consuls de Marseille, Ange de Bonin, Jean Lefèvre, Louis Boutassy, Louis Callamand, chevaliers, et François Lion, assesseur, Aux remerciements publics des citoyens et à l’applaudissement de chacun de cette ville.19e calende de septembre de l’année réparatrice du salut 1663 [14 août 1663].
Le nouveau lazaret (« infirmeries » à Marseille) est établi au quartier d’Arenc au nord de la ville, à quatre cents mètres de l’enceinte (l’ancien était situé au quarter de Saint-Lambert, aujourd’hui les Catalans). L’auteur du texte, peut-être François Lion, a forgé le néologisme de loemocomium à partir du grec loimos, peste et komeion, hôpital. Pour tenter de contenir la peste, Marseille était dotée d’un bureau de la santé dont dépendait un complexe sanitaire. Le conseil de ville nommait chaque année les intendants de santé, quatorze notables bénévoles, dont deux échevins sortis de charge. Ils siégeaient en 1720 sur un ponton près du fort Saint-Jean dans l’attente du bâtiment actuel de la consigne sanitaire, alors en cours de construction. Un bateau qui arrivait dans la rade en provenance de Barbarie (Afrique du Nord) et surtout du Levant (Méditerranée orientale) n’entrait pas dans le port. Il relâchait aux îles du Frioul, dans le port de l’île de Pomègues. Le capitaine allait alors en barque jusqu’au siège du bureau de la santé. Dans un tonneau de vinaigre désinfectant, il déposait ses « patentes », certificats délivrés par les consuls de France à chaque port où son bateau avait jeté l’ancre. Les intendants de santé s’en saisissaient avec des pinces et les examinaient. Ils recevaient la déclaration du capitaine. Les patentes déterminaient l’état sanitaire de chaque escale :
- patente nette lorsque ce lieu était jugé sain,
- soupçonnée lorsqu’une épidémie était signalée dans une région proche,
- brute lorsqu’elle sévissait au point de relâche.
Couverture
Couverture spatiale
Marseille
Lazaret du quartier d'Arenc
Couverture temporelle
Date
Type
Plaque
Langue
Créateur
Contributeur
Relation
Bertrand, Régis, « Danger de peste et culte de saint Roch, l’épigraphie des infirmeries », dans Marseille en temps de peste, 1720-1722, Gand-Marseille, Snoeck- Ville de Marseille, 2022, p. 64-69.
Carrière (Charles), Courdurié (Marcel), Rébuffat (Ferréol ), Marseille ville morte : La peste de 1720, Marseille, Éd. Garçon, 1968, et rééd., p. 210.
Hildesheimer, Françoise, Le Bureau de la santé de Marseille sous l'Ancien Régime : le renfermement de la contagion, Marseille, Fédération historique de Provence, 1980.
Bertrand (Bertrand), Buti (Gilbert), « Le risque de peste dans la culture et la vie de la France d’Ancien Régime », dans Antoine Leca et François Vialla éd., Le risque épidémique. Droit, histoire, médecine et pharmacie, Aix, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2003, pp. 97-112.
Goury (Michel), Gassend (Jean-Marie), Un homme, un navire : la peste de 1720, Marseille, éd. Jeanne Laffitte, 2013.
Référence bibliographique
Plaque de fondation du lazaret d’Arenc, Conseil de la ville de Marseille, 1663, Musée d'histoire de Marseille, Ville de Marseille
Source
Musée d'histoire de Marseille
Ayants droit
Ville de Marseille / Musée d'histoire de Marseille : https://musees.marseille.fr/
Support
Plaque de cuivre
Materials
cuivre