Mur de la peste, Vaucluse

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Titre

Mur de la peste, Vaucluse

Description

La progression de la maladie en direction du Comtat Venaissin au cours de l’été 1721 conduit au renforcement de la surveillance des lignes. Le Régent ordonne l’établissement d’un cordon militaro-sanitaire autour du Languedoc, du Rouergue et du Vivarais : 33 000 soldats et 3 000 cavaliers sont établis sur les routes, les chemins et près des ponts. À l’automne, un autre cordon est déployé autour du Comtat assailli par le mal, malgré la création quelques mois plus tôt d’une « muraille » de pierres sèches. La décision de construire le « mur de la peste » ou « muraille de la ligne », selon la terminologie du temps, a été prise au début de l’année 1721 par l’État d’Avignon et le Comtat Venaissin, terres pontificales, mais à la demande de la France, afin de compléter le dispositif en place le long de la rive droite de la Durance. Chaque communauté est tenue de fournir un nombre d'ouvriers en fonction de son importance numérique. Construit dans la hâte à partir de mars 1721 par des maçons expérimentés et des ouvriers non-qualifiés, le mur, découpé en plusieurs sections adaptées au terrain, est jalonné de guérites (40), de corps de garde (50) destinés à la vie de petites unités de soldats (cinq à six) et d’enclos (20) pour entreposer les vivres et le fourrage pour les chevaux et les mulets. Une série de barrières permettent également le contrôle des principales voies de communication. La muraille, dont il reste toujours des traces dans l’actuel département du Vaucluse, avait une hauteur de près de deux mètres et une largeur d’environ soixante-cinq centimètres. Elle était parfois précédée d’un fossé, également large et profond de deux mètres, de Cabrières jusqu'à la « ligne de la Durance ». Terminée en juillet et s’étendant de Bonpas à Sisteron, elle est surveillée par un millier de soldats comtadins. Mais, à la fin du mois d’août, l’épidémie déclarée à Avignon, amène les troupes royales à remplacer celles du pape pour empêcher, ou tout au moins contrôler, le passage du Comtat vers la Provence. Construite par le Comtat pour se garder de la Provence infectée, la muraille sert finalement à cette dernière pour se protéger du Comtat et n’a pas contenu l’avancée de l’épidémie qui gagne la basse vallée du Rhône et atteint, en franchissant le fleuve, les Cévennes et le Gévaudan.

Couverture

Couverture spatiale

Provence
Lagnes (Vaucluse)

Couverture temporelle

Date

Type

Photographie

Langue

Contributeur

Relation

Buti, Gilbert, Colère de Dieu, mémoire des hommes. La peste en Provence, 1720-2020, Paris, Le Cerf, 2020.
Buti, Gilbert, « Se protéger et repousser l’ennemi invisible en Provence, 1720-1722 », Catalogue de l’exposition Marseille en temps de peste, 1720-1722, Ville de Marseille, 2022, pp. 88-97.
Bertrand, Régis, « L’iconographie de la peste à Marseille ou la longue mémoire d’une catastrophe », dans Images de la Provence. Les représentations iconographiques de la fin du Moyen-âge au milieu du xxe siècle, Aix-en-Provence, Université de Provence, 1992, pp. 75-87, texte repris complété dans Bertrand Régis, Mort et mémoire. Provence xviiie-xxe s. Une approche d’historien, Marseille, La Thune, 2011, pp. 209-222.
Larcena, Danièle, Azorin Jean-Marc, Coutant Yvette, Dumeste Alice et Jacques, Gueffier Christiane, Salvini André, La Muraille de la Peste, Forcalquier, Alpes de Lumière, 1993.
Magnaudeix, Irène, Et en cas de peste, ce qu’à Dieu ne plaise… Chronique d’une ville close : Sisteron (1719-1723), Saint-Michel l’Observatoire, C’est-à-dire Éditions, 2010.
Mouysset, Henry, La Peste en Gévaudan, 1720-1722, Sète, Nouvelles Presses du Languedoc, 2013.

Référence bibliographique

Mur de la peste: portion se trouvant sur le territoire de Lagnes, Vaucluse. Photographie : Régis Bertrand.

Ayants droit

Clichés : Régis Bertrand

Original Format

Photographies

Physical Dimensions

12 x 17