La basilique du Sacré-Cœur du Prado
Après la guerre de 1914-1918 Mgr Fabre, évêque de Marseille, commença la construction de l’église du Sacré-Coeur en bordure de l’avenue du Prado. Elle devait à la fois commémorer le bicentenaire du vœu de Mgr de Belsunce et servir de mémorial des soldats morts pendant la guerre (Théo puis Edouard Dupoux et Gaston Palangue architectes).
Le Marseillais Henry Pinta (1856-1944) a dessiné la très vaste mosaïque de l’abside (120 m2, réalisée par l’atelier de Charles Lorin), la représentation du Christ en gloire surmonte celle, en frise, de la consécration le 1er novembre 1720 du diocèse au Sacré-Cœur sur le Cours. Mgr de Belsunce est au centre de la composition. Sont également représentés Mgr Fabre à droite, qui présente la maquette de l’église et à gauche Mgr Eugène de Mazenod, qui avait acquis le terrain où a été bâtie l’église.
Les six grands vitraux (23,5 m2 chacun) des chapelles latérales, réalisés par les ateliers Champigneule sur des cartons d’Henry Pinta, retracent les étapes historiques du culte du Sacré-Cœur de Jésus. Celui intitulé « Le 28 mai 1722, les échevins de Marseille font vœu d’assister à perpétuité à la messe le jour de la fête du Sacré-Cœur » est inspiré d’un tableau d’Antoine-Dominique Magaud (1817-1899), peint sous le Second Empire (aujourd’hui dans les réserves des musées de Marseille). Son livret imprimé permet d’identifier les acteurs de cette scène. Le chevalier Roze est représenté debout, derrière la table où sont assis Mgr de Belsunce et les échevins : Estelle, qui dresse procès-verbal, Moustiers à gauche, Audimar, vu de dos et, à droite, Dieudé. Les quatre échevins portent la robe rouge avec le chaperon, mantelet qui était l’insigne du consulat en Provence. L’artiste les a dotés d’un rabat noir, qui n’a guère en fait été porté que par le clergé et encore à partir de la fin du XVIIIe siècle. Sont assis à côté de Moustiers le marquis de Fortia de Piles, gouverneur-viguier de la ville et à côté d’Estelle, le chevalier de Langeron, commandant à Marseille, à partir de septembre 1720. Derrière eux, un groupe est formé d’un capucin, du P. Milley, jésuite, mort en soignant les pestiférés, et du peintre Michel Serre.
Au second plan à droite, un religieux s’occupe des pestiférés. À l’extrême droite, un valet de ville est le principal apport d’H. Pinta. L’oeuvre originale d’A.-D. Magaud représentait en fait le conseil de ville délibérant en 1720 de la façon d’assainir la ville semée de cadavres de pestiférés, ce qui explique l’attitude du chevalier Roze et aussi la présence du P. Milley et de M. Serre, tous deux commissaires de quartier pendant la contagion.La prensa reprodujo también la información y las recomendaciones que el Laboratorio municipal madrileño preparó periódicamente para ayudar a la población a mantener la calma y a enfrentarse a la crisis sanitaria. Estos eran los objetivos de los consejos incluidos en la nota publicada el 27 de octubre de 1918, durante el momento álgido del segundo brote de la pandemia.
Nuevamente, el problema del agente etiológico de la gripe está presente en el inicio mismo de la nota. En esta ocasión se opta por defender la hipótesis del microbio desconocido, más compatible con los resultados del laboratorio y los requisitos establecidos por Robert Koch (1843-1910) para poder ser considerado como agente específico de la gripe.
Es interesante que se relacionara la gran mortalidad con otros gérmenes más conocidos presentes en las vías respiratorias superiores. Ello permitía justificar, por un lado, la necesidad de seguir las medidas de higiene individual propuestas por el Laboratorio municipal de Madrid para protegerse de la gripe, y, por otro, la importancia de recibir la vacuna preparada en dicha institución, como se indicaba al final del texto para los familiares de las personas afectadas por la enfermedad. Además, la difusión de esa información por la prensa contribuía a reducir la incertidumbre frente al episodio más grave y, con ello, a tranquilizar a la ciudadanía.
Como suele ser habitual ante cualquier epidemia, no solo se recomendaba la limpieza personal sino también una alimentación y un régimen de vida higiénicos. Merece la pena destacarse que esta última propuesta se efectuara de modo realista, adaptada a los recursos que poseyera cada persona. Recordemos la escasez y carestía de los alimentos y bienes de primera necesidad durante la pandemia.
Los consejos del Laboratorio municipal madrileño comprendían también las acciones a llevar a cabo si la persona caía enferma, que pasaban por aislarla en una habitación bien ventilada. Sin embargo, el cumplimiento de esta medida no era tarea sencilla, dada la mala calidad de las viviendas en ese momento y el hacinamiento existente en ellas.
Teniendo en cuenta que el Laboratorio municipal de Madrid estaba dirigido durante la pandemia por un farmacéutico, es destacable que se recomendara avisar al médico cuando se enfermaba y no automedicarse, así como no consumir ningún medicamento por consejo de personas profanas ni tomar las especialidades anunciadas en la prensa. Esta posición es coherente con la mantenida por César Chicote cuando presentó la vacuna del laboratorio ante la Real Academia de Medicina y se la ofreció a los médicos, entre ellos a Gregorio Marañón (1887-1960) para que la utilizara en el Servicio de enfermedades infecciosas del Hospital General (Madrid).
]]>Le laboratoire municipal de Madrid, créé en 1877 et dirigé par le pharmacien, hygiéniste et bactériologue César Chicote (1861-1950) accomplit un important travail de recherche scientifique au cours de la pandémie de grippe de 1918-1819 par lequel il entendait contribuer à la lutte contre la maladie et à en empêcher l’apparition. Un élément important permettant d’atteindre cet objectif fut le développement d’un vaccin propre contre les complications de la grippe. Le quotidien ABC se chargea dans ses pages de la promotion de son application à la population (5 de novembre 1918, p. 5).
La presse reproduisit également l’information et les recommandations que le Laboratoire municipal de Madrid donna en diverses circonstances pour aider la population à garder son calme et à affronter la crise sanitaire. Tels étaient les objectifs des conseils inclus dans la note publiée el 27 octobre 1918, au moment le plus chaud de la seconde vague de la pandémie.
Le problème de l’agent étiologique de la grippe est à nouveau présent dès le début de la note. On opte en la circonstance pour la défense de l’hypothèse du microbe inconnu, plus compatible avec les résultats de laboratoire et ce que Robert Koch considérait nécessaire pour déterminer un agent spécifique de la grippe.
Il est intéressant de noter la mise en rapport de l’importante mortalité avec des germes plus connus présents dans les voies respiratoires supérieures. Cela permettait de justifier, d’une part, la nécessité de suivre les mesures d’hygiène individuelle proposées par le Laboratoire municipal de Madrid pour se protéger contre la grippe, et, d’autre part, l’importance de se faire administrer le vaccin préparé dans cette institution, comme il était indiqué à la fin du texte à l’intention des proches des personnes contaminées. En outre, la diffusion de cette information par la presse contribuait à réduire l’incertitude face à l’épisode le plus grave et par là même, à tranquilliser 0l’opinion publique.
Comme il est courant lors de toute épidémie, on recommandait non seulement la propreté personnelle, mais aussi une alimentation et un régime de vie sains. Il est intéressant de remarquer que cette dernière proposition était formulée de façon réaliste, adaptée aux ressources de tout un chacun. Souvenons-nous de la pénurie et de la cherté des aliments et des biens de première nécessité pendant la pandémie.
Les conseils du Laboratoire municipal de Madrid comprenaient également ce qu’il fallait faire si quelqu’un tombait malade, entre autres, isoler cette personne dans une chambre bien aérée. Toutefois, il n’était guère facile de suivre cette disposition en raison de la mauvaise qualité des logements à l’époque et de la promiscuité qui y régnait.
Compte tenu de ce que le Laboratoire municipal de Madrid était dirigé pendant la pandémie par un pharmacien, on remarquera que l’on recommandait de faire appel à un médecin en cas d’infection et de ne pas s’automédicamenter ou de prendre quelque médicament que ce fût sur le conseil de profanes ainsi que les médicaments annoncés dans la presse. Cette position est conforme à celle adoptée par César Chicote quand il présenta le vaccin du Laboratoire à l’Académie Royale de Médecine en l’offrant aux médecins, en particulier à Gregorio Marañón (1887-1960) pour qu’il l’utilise dans le Service des maladies infectieuses de l’Hôpital Général de Madrid.
]]>Sin embargo, el bacilo de Pfeiffer, teóricamente el germen causante de la gripe desde 1892, no fue aislado en todos los casos habidos durante la pandemia. Se aislaron otros gérmenes, pero ninguno cumplía los requisitos establecidos por el bacteriólogo alemán Robert Koch (1843-1910) para ser considerado como agente específico de la gripe.
Esta situación desconcertó a médicos y científicos, dentro y fuera de España. Se intensificaron las investigaciones y los médicos propusieron diferentes opciones etiológicas, incluso que el agente de la gripe fuera un germen desconocido o un ‘virus filtrable’.
La incapacidad del laboratorio y de la Medicina para aclarar la etiología de la gripe durante la pandemia trascendió a la prensa, como muestran las viñetas “Los biólogos” (El Sol, 7 de junio de 1918) y “El microbio de la gripe” (El Heraldo de Madrid, 26 de octubre de 1918, portada), así como el texto seleccionado que comparte página con la viñeta “El microbio Pfeiffer”.
Desde las páginas del diario El Sol se contribuyó a enriquecer nuevamente el debate sobre el agente etiológico de la gripe, que se desarrolló primordialmente en Academias de Medicina, sociedades y revistas científicas, tanto en España como en otros países.
Llama la atención que se informara del resultado de los experimentos efectuados en el Instituto Pasteur de Túnez, centro de investigación de referencia mundial, por los bacteriólogos franceses Charles Nicolle (1866-1936) y Charles Lebailli (1880-1945), cuando la hipótesis del ‘virus filtrable’ como agente específico de la gripe era aún minoritaria.
Sorprende también el tono escasamente divulgativo del texto, que resumía la intervención, ante la Academia de Ciencias de París, del bacteriólogo galo Émile Roux (1853-1933), director entonces del Instituto Pasteur de París, institución relevante donde se habían formado los autores de los experimentos.
La mayoría de la población con acceso a la prensa difícilmente comprendería bien la información proporcionada, y sería fácilmente presa de la confusión al hablarse en la misma página del microbio Pfeiffer (en la viñeta) y de que el agente de la gripe era “un organismo filtrante”.
Sin embargo, esta acción informativa del diario El Sol podía contribuir a crear opiniones favorables a la nueva hipótesis etiológica y, al mismo tiempo, a serenar a la población en un momento de gran mortalidad por la segunda visita de la gripe a la sociedad española. Se mostraba que la ciencia seguía trabajando y ese esfuerzo parecía estar sirviendo para aclarar la etiología de la gripe. La solución a la crisis sanitaria que se vivía podía estar más cerca.
El recurso a la ciencia médica y la difusión de las investigaciones científicas realizadas es una estrategia comúnmente empleada en la gestión de las crisis sanitarias por su capacidad para tranquilizar a la ciudadanía y facilitar la aceptación de las medidas adoptadas.
]]>Au début de la pandémie de 1918-1919, on abordait d’un point de vue bactériologique les maladies infectieuses, et par conséquent la grippe. On devait identifier la bactérie responsable de la maladie pour vérifier le diagnostic en fonction des résultats des analyses de laboratoire.
Toutefois, le bacile de Pfeiffer, qui était théoriquement depuis 1892 le germe qui provoquait la grippe, ne fut pas isolé dans tous les cas qui se produisirent pendant la pandémie. On isola d’autres germes, mais aucun d’entre eux ne présentait les caractéristiques requises, établies par le bactériologue allemand Robert Koch (1843-1910), pour être considéré comme un agent spécifique de la grippe.
Cette situation déconcerta nombre de médecins et de scientifiques, en Espagne et ailleurs. On intensifia les recherches et les médecins proposèrent diverses options étiologiques, et même que l’agent de la grippe fut un germe inconnu ou un « virus filtrable ».
La presse eut vent de l’incapacité des laboratoires et de la Médecine à déterminer l’étiologie de la grippe pendant la pandémie comme le montrent les dessins « les Biologistes » (El Sol, 7 juin 1918) et « Le microbe de la grippe » (à la une de El Heraldo de Madrid, du 26 octobre 1918) ainsi que le texte sélectionné qui se trouve sur la même page que le dessin « Le microbe Pfeiffer ».
Les pages du quotidien El Sol contribuèrent à l’enrichissement du débat sur l’agent étiologique de la grippe qui se développa surtout dans les Académies de Médecine, les sociétés savantes et les revues scientifiques, aussi bien en Espagne qu’ailleurs.
On remarquera que l’on donna le résultat des expériences effectuées à l’institut Pasteur de Tunis, centre de recherche mondialement reconnu, par les bactériologues français Charles Nicolle (1866-1936) et Charles Lebailli (1880-1945) alors que l’hypothèse du « virus filtrable » comme agent spécifique de la grippe était encore minoritaire.
On est également surpris par le ton fort peu pédagogique du texte qui résumait l’intervention devant l’Académie des Sciences de Paris, du bactériologue Émile Roux (1853-1933), alors directeur de l’Institut Pasteur de Paris, une institution de la première importance où avaient été formés les auteurs des expériences.
La plupart de la population ayant accès à la presse dut avoir du mal à bien comprendre l’information fournie et à s’y retrouver alors qu’on lui parlait dans la même page du microbe Pfeiffer (dans le dessin) et de l’agent de la grippe comme d’« un organisme filtrant ».
Toutefois, cette information du quotidien El Sol put contribuer à créer des opinions favorables à la nouvelle hypothèse étiologique tout en rassurant la population à un moment de forte mortalité lors de la seconde visite de la grippe à la société espagnole. On montrait que la science continuait à travailler et cet effort semblait permettre de déterminer l’étiologie de la grippe. On pouvait s’approcher de la solution à la crise sanitaire que l’on était en train de vivre.
Le recours à la science médicale et la diffusion des recherches scientifiques en cours est une stratégie couramment utilisée dans la gestion des crises sanitaires en raison de sa capacité à tranquilliser la population et à faciliter l’acceptation des mesures prises.
]]>El autor de los consejos fue Gregorio Marañón (1887-1960), con un curriculum relevante cuando estalló la pandemia. Sus profesores fueron los médicos más destacados del momento: Santiago Ramón y Cajal (1852-1934), Alejando San Martín (1847-1908), Manuel Alonso Sañudo (1856-1912), Juan Madinaveitia (1861-1938) y Federico Olóriz (1855-1912). Estudió Medicina en la Universidad Central de Madrid (hoy, Universidad Complutense). Obtuvo el premio extraordinario de licenciatura en 1910, y el de doctorado en 1913, tras realizar una estancia de investigación en Alemania becado por el Ministerio de Instrucción Pública. Fue también premio extraordinario de doctorado.
En 1909, siendo aún estudiante, recibió el Premio Martínez Molina, otorgado por la Real Academia de Medicina y publicó artículos en la Revista Clínica de Madrid.
Marañón se interesó pronto por las enfermedades infecciosas. Durante su estancia alemana en 1910, trabajó con Paul Ehrlich (1854-1915) y se familiarizó con la investigación médica más avanzada. A su regreso, publicó su obra La quemoterapia moderna según Ehrlich. Tratamiento de la sífilis por el 606. En 1911, por oposición, se convirtió en médico de la Beneficencia Provincial, con destino en el Servicio de enfermedades infecciosas del Hospital General (Madrid). Desde este puesto intervino durante la pandemia de gripe de 1918. En el verano de 1918, formó parte de la Comisión médica que el gobierno español envió a Francia para estudiar las medidas adoptadas en dicho país. En 1919, fue nombrado consejero de Sanidad y, en 1922, ingresó como académico numerario de la Real Academia de Medicina.
El texto de Marañón tuvo gran difusión. Fue incluido en el dorso de unas cartulinas de la Comisaría de turismo y cultura popular, que contenían imágenes de monumentos de Toledo. Además, varios diarios lo reprodujeron en un momento clave de la crisis sanitaria, cuando surgieron dudas sobre la naturaleza de la enfermedad, circularon otros diagnósticos, que confundía a la población.
Marañón respondió a las dudas descartando otras patologías (cólera, peste, tifus) con los resultados negativos del laboratorio y de las autopsias. Manifestó que la enfermedad era la gripe, padecida en primavera. Ante la imposibilidad del laboratorio de aislar el bacilo de Pfeiffer (oficialmente su bacteria causante) en todos los casos de enfermedad, Marañón propuso una etiología multicausal: influencias atmosféricas, el microbio gripal, otros microbios y otras causas que no se podían precisar. Sin embargo, defendió que la enfermedad se contagiaba por el aire, donde residía el microbio procedente de estornudos y toses de personas enfermas y convalecientes.
El documento incluía medidas higiénicas individuales para evitar el contagio, otras a seguir si se enfermaba y las que se debían adoptar cuando la enfermedad finalizaba o se producía la muerte, que incluían la desinfección de espacios y enseres en contacto con quien había padecido la gripe.
Es importante destacar que, en caso de enfermedad, Marañón recomendaba el autocuidado (sudar, meterse en la cama…), pero no la automedicación sin indicación médica. Lo justificaba por la escasa o nula eficacia de los medicamentos y la necesidad de reservarlos para casos seleccionados por los médicos. Los medicamentos entonces servían solo para tratar los síntomas, pero su recomendación se explica por la escasez y carestía de medicinas durante la pandemia.
Resulta contradictorio que Marañón indicara primero que era difícil evitar ser contagiado y luego lo contrario para justificar que se cuidara a las personas enfermas.
Finalizaba el texto con un mensaje de esperanza, pidiendo que no cundiera el pánico, ni el pesimismo, ya que la enfermedad se agotaba en cuatro semanas.
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Cet article constitue une illustration significative de la spécificité de la mise en récit de la crise sanitaire par les médias durant la pandémie grippale de 1918. Si la question de la responsabilité des autorités dans la gestion de l’épidémie est en effet posée, l’article ne conclut pas à leur incurie. « On ne peut incriminer personne », telle est la leçon tirée de la situation dépeinte par Le Petit Journal. La presse écrite ne rejoue donc pas le scénario qui a caractérisé la couverture médiatique de la grippe russe de 1889, orchestrée autour des défaillances de l’action publique. Si le contexte guerrier incite en 1918 les journalistes à ne pas réclamer de comptes, ils n’en informent pas moins leurs lecteurs sur la situation de pénurie qui domine. Celle-ci est manifeste au niveau des médicaments, en nombre insuffisant ; du personnel médical, amplement mobilisé au front comme à l’arrière au chevet des soldats ; en termes de locaux enfin, puisque, des établissements dépendant directement du Service de santé aux armées jusqu’aux services des hôpitaux civils réquisitionnés pour soigner les blessés, l’ensemble des structures de soins a été mobilisé pour soutenir la France en guerre. A rebours des propos du Directeur de l’Assistance et de l’Hygiène, rapportés dans l’article, la thèse de Frédéric Vagneron (2015) a montré que le gouvernement a été largement dépassé en termes de gestion de la situation, laissant place « à une mosaïque d’expériences locales » constituant autant d’initiatives désynchronisées entre elles, engageant les pouvoirs municipaux dans la lutte contre la maladie. La concurrence que l’économie de guerre fait peser en la matière sur les autorités civiles s’exerce dans divers domaines : non seulement pour ce qui est de la prise en charge des malades qui manquent de soignants et de médicaments, mais aussi pour ce qui concerne le traitement des défunts dont il faut assurer au plus vite l’inhumation. A titre d’exemple, le 1er octobre 1918 le maire de la ville de Marseille attire l’attention du général commandant la place (15ème région militaire) au sujet du service municipal des Pompes funèbres. Face aux difficultés que ce dernier rencontre « à raison du taux exceptionnellement élevé de la mortalité et de l’impossibilité absolue de se procurer des chevaux et des conducteurs (nécessaires au transport funèbre) », le maire demande à l’armée de mettre à sa disposition pour un temps limité les moyens en hommes et en bêtes qui manquent à ce service pour mener à bien sa mission (AM, D.4.D 141, folio 36, Correspondance).
]]>Au-delà de ce contexte, la gravité de l’épidémie n’a pas été perçue à sa juste mesure. Le fait que la grippe soit une maladie banale, dont la version saisonnière est commune (« bien qu’elle soit capable des pires méfaits, on n’a jamais voulu la prendre au sérieux ») n’est pas seule en cause. Le ton de l’article l’indique, qui porte une double empreinte. En premier lieu, celle d’une certaine tradition du journalisme français longtemps animé par des hommes de lettres ; écrivain, l’auteur appartient au milieu littéraire ; l’érudition de Jagot transparaît au début du texte quand il compare la grippe à un « petit bruit rasant la terre qui devait grandir, étant espagnol » faisant écho au fameux air de la calomnie dans l’opéra de Rossini, Le barbier de Séville. Aux antipodes de l’écriture médiatique catastrophiste associée de nos jours à la crise sanitaire (Francis Chateauraynaud, 2008), cette entrée en matière, toute en légèreté, permet de situer la grippe sur l’échelle des maux du temps : sans que sa portée ne soit sous-estimée, ce n’est pas l’épidémie qui constitue la matrice quotidienne du discours journalistique, mais la guerre. L’autre empreinte qui donne sa tonalité à l’article concerne justement le vocabulaire guerrier. Certes le recours à ce type de métaphore comme ressort de la mobilisation sociale contre l’épidémie est un classique du genre. Il se trouve cependant renforcé dans le contexte du Premier Conflit mondial : l’allusion au « front allemand » ; le déploiement de la grippe depuis son « attaque initiale », qui s’est accélérée (« attaque brusquée ») et à laquelle il faut « opposer la guerre de position » en vue de la « victoire », autant de références familières à la culture de guerre que les médias contribuent à entretenir depuis l’été 1914. Si le fait guerrier impose son registre sémantique à la société, il façonne aussi le rapport des milieux de la presse à l’information. Les effets se conjuguent ici pour rendre opaques les « pérégrinations » de la maladie. Toujours difficile à saisir, la circulation virale est d’autant plus complexe à cartographier en 1918 que la rétention de l’information participe au plus haut point de la stratégie de défense des autorités. L’incertitude qu’introduit toujours dans une société l’irruption du risque épidémique est donc aggravée dans le cas de la grippe espagnole : la maladie « mystérieuse », « bizarre », venue d’Espagne, qui présentait un « air de famille avec la grippe », a suscité cependant bien des « doutes » à ses débuts compte tenu des scénarios issus du passé (la dernière grande pandémie grippale renvoie à la grippe russe de 1889-1890) selon lesquels la menace progressait vers la France depuis l’est. Les « informations les plus récentes » qui confirment cet « itinéraire de contagion » (André Siegfried, 1960) font de façon opportune de la patrie de l’ennemi (l’Allemagne) l’épicentre de cette sinistre visiteuse qui endosse selon les époques les nationalités les plus diverses.
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Se puede escuchar desde aquí.
Esta relación originada en el hablar popular hizo que los principales dibujantes en los diarios dedicaran algunas de sus viñetas al tema del «Soldado de Nápoles» y, con ello, trazaran muy eficazmente el gráfico de la preocupación —al principio, exigua y, más tarde, dramática— que la enfermedad iba tomando en el pueblo llano y en sus dirigentes.
Uno de los primeros autores que acudió a la idea fácil del juego de palabras con el que se traducía la palabra «soldado» fue Lorenzo Aguirre (1884-1942), quien publicó su visión en la página cinco del diario El Fígaro del 14 de septiembre de 1918.
Es —si se quiere ver así— un chiste prosaico y facilón a raíz del juego de palabras que llama a la risa y que todo el mundo entendía a la perfección sin mayor explicación. Todos andaban entonces «con el soldado», es decir, contagiados con la gripe, lo que resultaba comparativamente degradante para cualquier otra clase del escalafón militar que no fuera la más baja.
Este primer chiste gráfico dialogado, de fácil interpretación, refleja al mismo tiempo la desesperación de los médicos que no saben cómo abordar el problema de la epidemia y recurren a soluciones ingeniosas, tan ingeniosas como las situaciones que diseñan los dibujantes.
Con respecto al tipo de dibujo que emplea aquí el autor, la composición de Aguirre conforma una viñeta muy armada y compacta —se nota que es pintor— donde el uso del rayado en una reproducción de grabado por línea le sirve para simular tramas y, con ellas, distintas texturas que dan profundidad a la escena.
Pero a finales de septiembre el «soldado» ya no da risa. Lo que produce es pánico y frustración, y Aguirre, que ya no se toma a broma el tema de la gripe, compone una viñeta en la que alerta de la necesidad de tomar ciertas medidas de manera urgente. El día 25, en el mismo diario, publica 'Última hora', una composición acertada de la situación en España donde se ha extendido la pandemia —el soldado yace por toda la geografía patria representada en los carteles— y comienzan a faltar cementerios.
A pesar de la ironía, queda claro el aviso que propone Aguirre en esta composición que desmiente los comunicados oficiales sobre el control de la pandemia y urge a tomar medidas concretas, no ya únicamente en Madrid sino en todo el país.
A juicio de Barreda Pérez (2019), «Lorenzo Aguirre fue depurando sus dibujos, convirtiéndose en un gran sintetista del trazo. Elaboraba unos tipos que servían de arquetipos generales, es decir, personajes que pueden quedar en la memoria popular… convirtiendo a todos estos personajes en protagonistas de sus escenas y significándose como el humorista de rasgos morales. Convirtió su obra en reportajes de su época».
En la misma línea, y con claros indicios de una inspiración ligeramente interpretada del tema, aparece en Heraldo de Madrid, el dos de octubre de 1918, otra viñeta de Sileno (Pedro Antonio Villahermosa Borao, 1869-1945), que, si bien no representa al soldado raso —en su lugar dibuja a un general para dejar claro que la enfermedad ha subido de rango—, insiste a través de los carteles de la poblaciones en la anterior idea de Aguirre y utiliza la palabra «general» para conferir un doble sentido: la más alta graduación militar y la extensión generalizada a todo el país.
Estos juegos de palabras serán habituales en las publicaciones de la prensa madrileña de la época —fueran sobre la gripe o no— y, por extensión, en todos los diarios de provincias. Sileno también publicaba en Abc y otras revistas varias (López de Zuazo, 1981: 586).
On peut l'entendre ici.
Cette relation issue du parler populaire a conduit les principaux dessinateurs des journaux à consacrer certaines de leurs vignettes au thème du « Soldat de Naples » et, ce faisant, à représenter graphiquement, de façon très efficace, l’inquiétude —faible d’abord, puis, dramatique— que la maladie provoquait chez les gens du peuple et leurs dirigeants.
L’un des premiers auteurs à recourir à l’idée facile du jeu de mots par lequel était traduit le terme « soldat » est Lorenzo Aguirre (1884-1942), qui a publié sa vision en page cinq du quotidien El Fígaro du 14 septembre 1918.
C’est — si l'on veut — une blague facile et prosaïque à partir du jeu de mots qui provoque le rire et que tout le monde comprenait parfaitement sans qu’il faille plus d’explications. Tout le monde était « comme le soldat » c’est-à-dire infecté par la grippe, ce qui, dans les rangs de l’armée, était en comparaison dégradant pour tous ceux qui n’appartenaient pas à la classe la plus basse.
Cette première blague graphique dialoguée, facile à interpréter, reflète en même temps le désespoir des médecins qui ne savent pas comment aborder le problème de l'épidémie et ont recours à des solutions ingénieuses, aussi ingénieuses que les situations créées par les dessinateurs.
En ce qui concerne le type de dessin employé ici par l’auteur, la composition d’Aguirre donne une vignette très bien conçue et compacte — on sent qu’il est peintre — où l’utilisation des hachures dans une reproduction de la gravure au trait sert à simuler des trames et, avec elles, différentes textures qui donnent de la profondeur à la scène.
Mais, fin septembre, le « soldat » ne fait plus rire. Ce qu’il engendre, c’est la panique et la frustration, et Aguirre, qui ne prend plus la grippe pour une plaisanterie, compose une caricature dans laquelle il alerte sur la nécessité de prendre des mesures de toute urgence. Le 25, dans le même journal, il publie « Última hora » (Dernière heure), une composition précise de la situation en Espagne, où la pandémie s'est répandue — le soldat gît à travers le pays tout entier représenté sur les affiches — et où les cimetières commencent à manquer.
Malgré l'ironie, l'avertissement lancé par Aguirre dans cette composition est clair ; il contredit les déclarations officielles sur le contrôle de la pandémie et exhorte à prendre des mesures concrètes, non plus seulement à Madrid mais dans tout le pays.
Selon Barreda Pérez (2019), « Lorenzo Aguirre a progressivement épuré ses dessins, devenant un grand synthétiste du trait. Il élaborait des types qui servaient d'archétypes généraux, c'est-à-dire, des personnages qui pouvaient rester dans la mémoire populaire... faisant de tous ces personnages les protagonistes de ses scènes et s'imposant comme un humoriste à caractère moral. Il a fait de son œuvre un reportage sur son époque ».
Dans la même lignée, et avec des indices évidents d'une inspiration légèrement interprétée du thème, une autre caricature de Sileno (Pedro Antonio Villahermosa Borao, 1869-1945) apparaît dans l'Heraldo de Madrid le 2 octobre 1918. Quoi qu'elle ne représente pas le simple soldat, mais un général pour montrer que la maladie est montée en grade, elle insiste, à travers les panneaux des localités sur l'idée précédente d'Aguirre et utilise le mot « général » pour lui conférer un double sens : le plus haut grade militaire et la propagation généralisée à l’ensemble du pays.
Ces jeux de mots seront monnaie courante dans les publications de la presse madrilène de l'époque — qu'elles traitent ou non de la grippe— et, par extension, dans tous les quotidiens de province. Sileno a également publié dans ABC et dans diverses autres revues (López de Zuazo, 1981 : 586).
]]>Como se ha comprobado a posteriori, la epidemia nació en campos militares de Estados Unidos y, a través de los soldados involucrados en la Gran Guerra (La I Guerra Mundial), llegó a Europa y se propagó con rapidez. Los países envueltos en el conflicto utilizaron la censura para ocultar la enfermedad, pero España, que permanecía neutral, pronto vio reflejada en su prensa los efectos devastadores que suponía.
Frente a las preguntas incontestables que el estallido de una pandemia supone (qué es, qué la produce, cómo se cura, etc.), los diarios abordaron el tema, al principio, con la idea de no causar alarma entre sus lectores. Y ya en junio de 1918 abundaban los géneros periodísticos que destacaban el tema. Entre ellos, uno muy habitual entonces que, desde el siglo anterior, se había hecho habitual en todos los periódicos: el humor gráfico dialogado, una especie de viñeta que abordaba los temas, con cierta sorna casi siempre, a partir de un dibujo y los comentarios de los personajes que aparecían en él —con más del 40 por ciento de la población analfabeta (Liébana Collado, 2009: 11), el lenguaje de la imagen, el dibujo y la fotografía suponían un gran atractivo—.
Entre los autores de estos ‘chistes dialogados’ hay que destacar a Sileno y Tovar, en Abc y Heraldo de Madrid; a Aguirre, en El Fígaro; a Auriger, en La Acción; y a Luis Bagaria, en El Sol.
Luis Bagaria Bou (1882-1940) fue un dibujante de Barcelona que trabajó para El Sol en Madrid y, más tarde, para La Vanguardia catalana (López de Zuazo, 1981: 57). Está considerado un renovador del género debido a la limpieza de sus trazos y la expresión sintética de sus obras, donde dominaban las líneas curvas que tanto usó (Mihura, 1966: 442).
«Si durante muchos años estuvo olvidado el nombre de Luis Bagaria, sepultado en la lucha cainita de la España enterrada por la otra media, en el sentir de Larra, […] el sarcástico Bagaria habría de convertirse en tema resurrecto y trascendente, a través del ímpetu intelectual de un joven universitario español, el catedrático Antonio Elorza, al dedicarle un cuidadoso y exhaustivo estudio, titulado: 'Luis Bagaria, el humor y la política', penetrante interpretación del liberalismo español, a través de la geometría curva de uno de los más agudos lápices de nuestro periodismo» (Altabella, 1991: 68).
Luis Bagaria publicó su primera viñeta sobre la gripe española el 7 de junio de 1918, en la página tres de El Sol, un trabajo que se corresponde —como decíamos— a la idea de averiguar dónde está el origen del mal que ya afecta a gran parte de la población. En el encuadre, un grupo de biólogos pregunta figuradamente al que entonces consideraban un bacilo por su esencia. Es un trabajo que lleva a la risa por dos sencillas razones: una, por la forma en que Bagaria representa a un bicho de líneas curvas con apariencia de insecto —más que otra cosa—; y dos, por la crítica directa que lanza a los expertos que, en aquel momento, se corresponde con la primera ola de la pandemia.
Cuando la epidemia se hizo más notoria, y aumentaron exponencialmente el número de fallecidos, la preocupación se hizo más patente por el hecho de que determinados sectores de la población siguieran haciendo gala de un optimismo que difícilmente se entendía ya. Es entonces cuando se terminan las bromas y aparece una especie de humor negro, como el que se aprecia en la viñeta de Bagaria que hemos elegido como principal ejemplo de esta referencia.
Para captar la fina ironía del chiste hay que tener en cuenta cómo en Madrid, el 14 de octubre de 1918 —en plena segunda ola—, día de la publicación en la portada de El Sol, aún no se habían tomado medidas enérgicas porque las autoridades sanitarias pensaban que la epidemia estaba ahora afectando sobre todo «en provincias». Ya ese mismo día 14, en su página cuatro, bajo el título ‘Los estragos de la epidemia’, el mismo diario informaba de las primeras medidas en la capital de España.
La crítica a la inacción vuelve a la obra de Bagaria en la última referencia que el autor hace a la enfermedad, el día 18 del mismo mes, en la página cuatro, donde otra representación del microbio Pfeiffer se regodea de lo bien que le va en España y «cómo engorda sin que nadie le moleste».
]]>Ce que l’on connaît sous le nom de « grippe espagnole » fut une pandémie à l’échelle mondiale qui faucha — à différents moments — une très large partie de la population (il y a divers chiffres sur les millions de victimes). On comptabilise pour l’Espagne trois vagues distinctes entre 1918 et 1919, bien que des cas aient été avérés dans certaines régions courant 1920.
Comme cela a été démontré a posteriori, l’épidémie est née dans des campements militaires aux Etats-Unis et, par l’entremise des soldats ayant pris part à la Grande Guerre (la Première Guerre mondiale), elle arriva en Europe et s’y propagea rapidement. Les pays impliqués dans le conflit utilisèrent la censure pour occulter la maladie, mais en Espagne, demeurée neutre, ses effets dévastateurs furent rapidement visibles dans la presse.
Face aux questions qu’entraîne obligatoirement le déclanchement d’une épidémie (de quoi s’agit-il, quelle en est la cause, quels sont les remèdes, etc.), les journaux abordèrent le sujet, initialement, avec l’intention de pas alarmer leurs lecteurs. Dès juin 1918, de nombreux genres journalistiques sont mobilisés pour traiter de la question. Parmi ceux-là, il s’en trouve un alors particulièrement usuel alors et qui depuis le siècle antérieur était monnaie courante dans tous les périodiques : l’humour graphique dialogué, une espèce de vignette qui aborde les sujets, presque toujours sur le ton de la moquerie, en combinant un dessin et les commentaires des personnages qui y sont représentés. Avec une population à 40 % analphabète (Liébana Collado, 2009: 11), le langage de l’image, le dessin et la photographie offraient un grand attrait.
Parmi les auteurs de ces « plaisanteries dialoguées » se distinguent Sileno et Tovar, pour ABC et Heraldo de Madrid ; Aguirre, pour El Fígaro; Auriger, pour La Acción; et Luis Bagaria, pour El Sol.
Luis Bagaria Bou (1882-1940) fut un dessinateur barcelonais qui travailla pour El Sol à Madrid et, plus tard, pour La Vanguardia catalane (López de Zuazo, 1981: 57). On le considère comme celui qui renouvela le genre par la pureté de son trait de crayon et le caractère synthétique de ses œuvres, où dominent les lignes courbes qu’il a tant utilisées. « Si pendant de nombreuses années le nom de Luis Bagaria fut oublié, enseveli dans la lutte fratricide de l’Espagne enterrée par son autre moitié, comme disait Larra, […] le sarcastique Bagaria allait ressusciter et devenir un sujet capital, grâce à la fougue intellectuelle d’un jeune universitaire espagnol, le professeur Antonio Elorza, qui lui consacra une étude rigoureuse et exhaustive, intitulée : ‘Luis Bagaria, l’humour et la politique’, pénétrante interprétation du libéralisme espagnol, à travers la géométrie courbe de l’un des crayons les plus affilés de notre journalisme » (Altabella, 1991 : 68).
Lorsque l’épidémie devint plus notoire et que le nombre de morts augmenta de manière exponentielle, l’inquiétude s’accentua car plusieurs secteurs de la population faisaient toujours montre d’un optimisme difficile à comprendre à ce stade. C’est alors que les plaisanteries s’effacent et qu’apparaît une sorte d’humour noir, comme en témoigne le dessein de Bagaria que nous avons choisie ici comme principal exemple.
Pour capter la fine ironie de cette plaisanterie, il faut tenir compte du fait qu’à Madrid, le 14 octobre 1918 —en pleine deuxième vague—, jour de sa publication à la une de El Sol, aucune mesure énergique n’avait encore été prise par les autorités sanitaires qui pensaient que l’épidémie sévissait alors surtout « en province ». Ce même 14 octobre, en page 4, sous le titre « les ravages de l’épidémie », ce même journal rendaient compte des premières mesures adoptées dans la capitale.
La dénonciation de cette inaction est à nouveau présente dans l’œuvre de Bagaria dans la dernière référence faite par l’auteur à la maladie, le 18 du même mois, en page quatre, où le microbe Pfeiffer, représenté sous une autre forme, se félicite de sa réussite en Espagne et du fait « qu’il grossit sans que personne ne le gêne ».
]]>Permalien document: El Sol, 14 de octubre de 1918.
Permalien document: El Sol, 7 de junio de 1918.
Permalien document: El Sol, 18 de octubre de 1918.
La censura y la autocensura de la prensa de los países beligerantes explican que no se llegue a conceder una gran importancia a la gripe hasta el otoño de 1918 y su existencia en los medios de comunicación fuera inexistente. Los mismos médicos militares, en la primera línea de combate no podían descuidar las demandas del esfuerzo de guerra. Por ello son muy escasas las referencias a la enfermedad en los medios de comunicación, aun con mayor motivo en aquellos que fueron un instrumento más y no poco importante para ganar la contienda, como es el caso de la revista América-Latina.
La publicación América-Latina inició su andadura el 15 de febrero de 1915 en Barcelona siendo desde sus inicios un instrumento de propaganda bélica de los países aliados durante la Primera Guerra Mundial. Dirigida a los lectores de España, Portugal y Sudamérica, es una revista profusamente ilustrada dirigida por los servicios de propaganda británica y franceses, destinada a los lectores hispanohablantes. Un instrumento de combate desde y en defensa de la posición aliada.
La revista, inspirada en otros modelos precedentes de prensa ilustrada, incide en la información visual, principalmente fotografías, con el objetivo de llegar a un público masivo. Aborda diversas facetas de la guerra, entre ellas su impacto social y los avances médicos para la curación de las heridas de guerra y sin embargo es escasa la mención a los estragos que estaba causando entre el ejército el virus desconcertante de la gripe.
De manera muy escueta se menciona su existencia. En el número conmemorativo publicado en agosto de 1918 en su página 69 nos muestra los desfiles militares de los aliados en París. "La Solidaridad Aliada" desfila por la Avenida del Bosque de Bolonia a la Concordia para celebrar la fiesta nacional de Francia. Tan sólo una pequeña mención del periodista que narra el entusiasmo de la gente que aclama al ejército recuerda "que no podemos menos que pensar que la grippe (o, como hoy se llama, la influenza española) está haciendo muchas víctimas".
A pesar del desastre sanitario que supuso no ha permanecido en la memoria. El enemigo invisible, que se extendió por las trincheras de toda Europa, fue desapareciendo a medida que se glorificaban a las víctimas que murieron en defensa de la patria y no a manos de un virus desconcertante.
]]>La grippe de 1918-1920, en se produisant entre les grandes épidémies du passé et l’horreur de la Grande Guerre, a tardé à être reconnue pour ce qu’elle était, une pandémie mondiale qui a eu pour conséquence un désastre sanitaire et social majeur. C’est précisément le contexte mondial de la guerre qui a facilité sa propagation rapide dans le monde entier, laissant des millions de victimes dans son sillage.
La censure et l’autocensure de la presse dans les pays belligérants expliquent que la grippe n’ait pas fait l’objet d’une grande attention avant l’automne 1918 et qu’elle ait été inexistante dans les médias. Les médecins militaires eux‑mêmes, en première ligne de combat, ne pouvaient négliger les exigences de l’effort de guerre. C’est pourquoi les références à la maladie dans les médias étaient rares et ce, d’autant plus qu’ils constituaient un instrument de plus, et non des moindres, pour remporter la victoire, comme c'est le cas de la revue América-Latina.
La publication América‑Latina a été lancée le 15 février 1915 à Barcelone et a constitué, dès le départ, un instrument de propagande de guerre des pays alliés pendant la Première Guerre mondiale. Destinée aux lecteurs d’Espagne, du Portugal et d’Amérique du Sud, il s’agit d’une revue abondamment illustrée, gérée par les services de propagande britannique et française, destinée aux lecteurs hispanophones. Un instrument de combat de et pour la défense de la position alliée.
Le magazine, inspiré de modèles antérieurs de presse illustrée, se concentre sur l’information visuelle, principalement des photographies, dans le but de toucher un public de masse. Il traite de diverses facettes de la guerre, notamment de son impact social et des progrès de la médecine concernant la guérison des blessures de guerre; pourtant il n’y est guère fait mention des ravages causés au sein de l’armée par ce déroutant virus de la grippe.
Son existence est très brièvement mentionnée. Dans le numéro commémoratif publié en août 1918, la page 69 nous montre les défilés militaires des Alliés à Paris. « La Solidarité Alliée » défile le long de l’avenue du bois de Boulogne jusqu'à la Concorde pour célébrer la fête nationale française.
Une simple mention du journaliste relatant l’enthousiasme des gens qui acclament l’armée nous rappelle « que nous ne pouvons nous empêcher de penser que la grippe (ou, comme on l’appelle aujourd’hui, l'influenza espagnole) est en train de faire de nombreuses victimes ».
Malgré le désastre sanitaire qu’elle a provoqué, elle n’est pas restée dans les mémoires. L’ennemi invisible qui s’est répandu dans les tranchées de toute l’Europe s’est estompé tandis que l’on glorifiait les victimes mortes pour défendre la patrie et non celles d’un virus déconcertant.
]]>A medida que aumentaba las noticias sobre la “enfermedad de moda” en los diarios españoles en la primavera de 1918 y se hiciera fija en sus páginas la sección que a diario informaba de la situación sanitaria y sus terribles consecuencias, comenzaron a proliferar también anuncios publicitarios para refrenarla.
Los laboratorios comenzaron a elaborar productos, para sacar a la población del escenario de desolación, prometiendo medidas preventivas y alivio ante los síntomas, generando confianza a través de las campañas publicitarias. Las páginas de los periódicos y revistas fueron el medio de comunicación de mayor alcance para ello.
La publicidad populariza la marca y legitima el producto a través del laboratorio que lo respalda. El caso del anuncio de Eucalmentol inserto en las páginas del diario La Vanguardia (Barcelona), en los inicios de la segunda ola de la pandemia, es un ejemplo de publicidad directa y clara, donde no cabe la duda ni la interpretación.
El anuncio de la medicación destaca por su tamaño respecto a los demás insertos en la misma página, ocupando una cuarta parte de la plana del diario. Con letra a gran tamaño, mayúsculas y negrita subrayan los dos conceptos importantes a retener, el nombre de la marca comercial, EUCALMENTOL, frente al enemigo a combatir: GRIPPE. De manera clara y contundente, el mensaje se estructura en: tratamiento y curación de la enfermedad y además características del producto, respaldo médico farmacéutico y comercialización.
Su fórmula vegetal, en contraposición a productos químicos, previene y cura. Su acción directa sobre las vías respiratorias, vía principal de entrada de los contagios, evita dolencias estomacales, es decir efectos secundarios. La distribución en farmacias céntricas de Barcelona garantiza además su solvencia y justifica posiblemente su precio elevado, 1 peseta (el jornal medio de un obrero en España oscila, en estas fechas, entre 4 y 6 pesetas). Un remedio al alcance de la burguesía barcelonesa, que constituye el grueso de los lectores y suscriptores del diario catalán.
La prensa además de informar sobre la enfermedad comienza a pautar soluciones farmacéuticas y su comercialización, activando el interés público por los efectos físicos de la epidemia que la población sufre en privado.
]]>Eucalmentol
La pandémie grippale qui a frappé la population mondiale entre 1918 et 1920 a été une catastrophe sanitaire et sociale. La maladie a déconcerté la communauté scientifique et médicale, à une époque où l'on pensait que la révolution de Louis Pasteur avait résolu les problèmes sanitaires des épidémies passées. La désorientation des médecins a entraîné la recherche de remèdes pharmaceutiques pour combattre la maladie et ses symptômes.
Au fur et à mesure que les nouvelles sur la « maladie à la mode » se multipliaient dans les journaux espagnols au printemps 1918 et que la rubrique quotidienne consacrée à la situation sanitaire et à ses terribles conséquences devenait régulière dans leurs pages, des annonces publicitaires visant à l'enrayer ont aussi commencé à proliférer.
Les laboratoires se sont mis à développer des produits pour tirer la population du marasme, en promettant des mesures préventives et le soulagement des symptômes, en suscitant la confiance grâce à des campagnes publicitaires. Les pages des journaux et des revues ont constitué les moyens de communication les plus puissants à cette fin.
La publicité popularise la marque et légitime le produit par le biais du laboratoire qui le soutient. Le cas de l’annonce de Eucalmentol, insérée dans les pages du journal La Vanguardia (Barcelone), au début de la deuxième vague de la pandémie, est un exemple de publicité directe et claire, qui ne prête à aucun doute ni à interprétation.
La publicité pour ce médicament se distingue de toutes celles insérées sur la même page car elle occupe un quart de page. Gros caractères, majuscules et gras soulignent les deux concepts importants à retenir, à savoir le nom de la marque commerciale, EUCALMENTOL, face à l’ennemi à combattre : GRIPPE. Clair et percutant, le message est ainsi structuré : traitement de la maladie et guérison ainsi que caractéristiques du produit, soutien médical pharmaceutique et commercialisation.
Sa formule à base de plantes, par opposition aux produits chimiques, prévient et soigne. Son action directe sur les voies respiratoires, principale voie d'entrée des infections, évite les troubles gastriques, c'est-à-dire les effets secondaires. Sa distribution dans les pharmacies du centre de Barcelone garantit également sa solvabilité et justifie peut-être son prix élevé de 1 peseta (le salaire moyen d'un travailleur en Espagne oscille, à cette époque, entre 4 et 6 pesetas). Un remède à la portée de la bourgeoisie barcelonaise, qui constitue le gros des lecteurs et des abonnés du quotidien catalan.
Outre les reportages sur la maladie, la presse commence à parler des solutions pharmaceutiques et de leur commercialisation, suscitant ainsi l’intérêt du public pour les événements physiques dont souffre la population en privé.
]]>El semanario gráfico Don Quijote, publicado en México entre 1919 y 1922, estuvo promovido por la colonia española en México y estuvo dirigido por el periodista y escritor español Atanasio Melantuche Lacoma.
La publicidad pandémica alivia y tranquiliza en momentos de desorientación, anuncia la manera de prevenir la enfermedad, pauta fármacos para su curación y encuentra tambien un talismán para ahuyentarla. Este es el caso de la publicidad de Sombreros Tardan inserto en el semanario gráfico mexicano Don Quijote a página completa. Un recurso de márquetin utilizado por la empresa Tardan, instalada desde hace más de un siglo en el centro de la ciudad de México, cuando los sombreros eran un complemento inequívoco e imprescindible de elegancia.
Una buena advertencia gráfica necesita transmitir un mensaje claro e impactante visualmente y este anuncio cumple con ello. El alcance del mensaje es completo, una imagen llamativa, la muerte y el caballero elegante, acompañada de un texto con rima pegadiza y amable. La muerte da miedo y se convierte en un revulsivo para combatirla, ofreciendo a continuación la información adecuada para ello, un elegante caballero protegido y cargado con sombreros Tardan. Un dibujo lleno de glamour, encuadrado en la estática Art Nouveau.
Tres recuadros a la derecha y debajo de la imagen, enmarcan el mensaje verbal que inciden sobre la enfermedad y sus peligros : influenza, pelan, asusto, miedo, gripa, para ofrecer a continuación el talismán para ahuyentarla, la marca comercial, cinco veces impresa en el anuncio.
El eslogan publicitario de la marca “De Sonora a Yucatán se usan sombreros Tardan”, que aún continua utilizándose, se le atribuye al escritor e historiador mexicano a Salvador Novo López, quien pudiera ser tambien el autor de la rima que acompaña la imagen. Tanto el lenguaje verbal como la factura iconográfica y decorativa que enmarcan el anuncio le confiere un impactante atractivo.
]]>Au fil du XXème siècle, la publicité devient l’un des principaux moyens de financement de la presse, et c'est dans les magazines d'information graphique que les annonces acquièrent un rôle important et, en bien des occasions, elles occupent des pages entières et deviennent de la sorte autonomes. Les entreprises mises ainsi en avant ont prospéré grâce à l’insertion de ces publicités dont les messages iconographiques et verbaux étaient adaptés aux lecteurs de la publication.
L'hebdomadaire graphique Don Quijote, publié au Mexique entre 1919 et 1922, a été promu par la colonie espagnole au Mexique et a été dirigé par le journaliste et écrivain espagnol Atanasio Melantuche Lacoma.
La publicité sur la pandémie soulage et rassure dans les moments de désorientation. Elle produit des annonces sur la manière de prévenir la maladie, prescrit des médicaments pour la guérir et trouve également un talisman pour la conjurer. C’est le cas de la publicité pour les Chapeaux Tardan, insérée en pleine page dans l'hebdomadaire graphique mexicain Don Quijote. Une ressource de marketing utilisée par l’entreprise Tardan, établie depuis plus d’un siècle dans le centre de Mexico, à l'époque où les chapeaux étaient un accessoire incontournable et essentiel de l'élégance.
Une bonne publicité doit transmettre un message clair et visuellement percutant, et c’est exactement ce que fait cette annonce. La portée du message est complète, une image saisissante, la mort et le gentleman élégant, accompagnée d’un texte à la rime accrocheuse et sympathique. La mort fait peur et devient un élément stimulant l’envie de la combattre, en offrant alors les bonnes informations pour y parvenir, un élégant gentleman protégé et chargé de chapeaux Tardan. Un dessin empli de glamour, marqué par l’esthétique de l’Art Nouveau.
Trois cadres à droite et en dessous de l'image bordent le message verbal sur la maladie et ses dangers : influenza, mort, frayeur, peur, grippe, suivi du talisman pour la repousser, le nom de la marque, imprimé cinq fois sur la publicité.
Le slogan publicitaire de la marque « De Sonora au Yucatan, on porte des chapeaux Tardan », encore utilisé aujourd'hui, est attribué à l’écrivain et historien mexicain Salvador Novo López, qui pourrait également être l’auteur de la rime qui accompagne l’image. Le langage verbal, tout comme l’iconographie qui décore et encadre l’annonce lui confèrent un puissant attrait.
]]>El objetivo prioritario será atender la demanda informativa de la población y favorecer las medidas preventivas contra la enfermedad para disminuir los contagios.
La revista La Información, publicada por el Departamento de Publicaciones de las Cajas de Ahorro de Chile, es una muestra de este creciente interés por el conocimiento y análisis de la enfermedad letal más allá de los círculos científicos. La publicación dedicada a la defensa de los intereses de las entidades bancarias recoge, en el extenso artículo que publicó en enero de 1919, en plena tercera ola pandémica, la traducción extractada del artículo publicado anteriormente por el científico francés A.C. Guillaume en la revista de divulgación científica francesa La Nature (1873-1969).
Fue traducida al español por el destacado científico chileno Carlos E. Porter, fundador de una de las más prestigiosas científicas del país, Revista Chilena de Historia Natural, considerada una de las más importantes herramientas del conocimiento científico en Chile y también en América.
Los desafíos sociales y sanitarios que planteó la enfermedad no siempre estuvieron a la altura de las necesidades de la primera pandemia global, cuyo alcance fue difícil de estimar en sus inicios por la comunidad científica internacional. Las consideraciones benignas sobre la gripe, mantenidas un siglo atrás por prestigiosos médicos como Broussais, quien consideraba la gripe un invento de ignorantes y de médicos sin clientela, cambiaron drásticamente a medida que aumentó su letalidad.
Aunque el proceso de contagio se conocía y por ello se recomendara siempre, desde ámbitos sanitarios, el aislamiento personal y colectivo, no siempre se llevó a cabo. El temor por parte de las autoridades a la reacción de la población ante la adopción de medidas drásticas, como podrían ser la supresión de actividades culturales colectivas, impidió su puesta en práctica.
Por otra parte, la eficacia de la mascarilla para evitar la propagación de la enfermedad, demostrada en los medios hospitalarios, no se generalizó entre la población. El miedo al ridículo, como se argumenta en este artículo, entre otros motivos, impidió aconsejar a la población su uso.
Esta reacción débil de las autoridades incide en la importancia de los factores sociales y políticos, su peso a la hora de tomar decisiones, mayor en muchos casos que las consideraciones médicas y sanitarias.
]]>L'intérêt croissant envers l'information scientifique relative à la pandémie de la grippe dont a souffert la population entre 1918 et 1920 augmente au fur et à mesure que les contaminations progressent dans le monde. Cela permettra aux travaux de recherche sur la maladie, émanant des autorités médicales et scientifiques du monde entier, d'accroître leur présence dans la presse généraliste mais également dans les publications spécialisées.
L'objectif prioritaire sera de répondre à la demande d’information de la population et de favoriser les mesures préventives contre la maladie pour diminuer les contaminations.
La revue La Información, publiée par le Département des Publications de Caisses d'Epargne du Chili, atteste de l'intérêt croissant pour la connaissance et l'analyse de la maladie létale au-delà des cercles scientifiques. La publication consacrée à la défense des intérêts bancaires recueille, dans le long article paru en janvier 1919, lors de la troisième vague de la pandémie, la traduction extraite de l'article publié auparavant par le scientifique français A.C. Guillaume dans la revue de vulgarisation scientifique française La Nature (Paris, 1873-1969).
La publication a été traduite en espagnol par l'éminent scientifique chilien Carlos E. Porter, fondateur de l'une des plus prestigieuses revues scientifiques du pays, la Revue Chilienne d'Histoire Naturelle, considérée au Chili mais aussi en Amérique, comme l'un des outils les plus importants de la connaissance scientifique.
Les défis sociaux et sanitaires posés par la maladie n'ont pas toujours été à la hauteur des besoins de la première pandémie globale, dont la portée fut difficile à évaluer initialement pour la communauté scientifique internationale. Les considérations bénignes sur la grippe, maintenues un siècle auparavant par de prestigieux médecins comme Broussais, qui tenait la grippe pour inventée par des ignorants et des médecins sans clientèle, ont radicalement changé à mesure que la létalité augmentait.
Même si le processus de contamination était connu, et que l'on recommandait d'un point de vue sanitaire l'isolement personnel et collectif, ce dernier n'a pas toujours été respecté. La crainte des autorités de la réaction de la population face à l'adoption de mesures drastiques, comme celles de la suppression des activités culturelles collectives, empêcha leur mise en pratique.
En outre, l'efficacité du masque pour éviter la propagation de la maladie, démontrée dans le milieu hospitalier, ne s'est pas généralisée dans la population. La peur du ridicule, comme l'article l'indiquait, entre autres raisons, empêcha de recommander son usage à la population. Cette faible réaction des autorités met en lumière l'importance des facteurs sociaux et politiques et leur poids au moment de prendre des décisions, qui deviennent plus prégnants dans certains cas que les considérations médicales et sanitaires.
]]>La enfermedad encontró en los periódicos información, cuando se tenía, y debate, permitiendo a la población tomar conciencia de su existencia y riesgos.
Fueron muchas las voces que, desde las páginas de opinión, hicieron un llamamiento a la reflexión ante las actuaciones dictadas por las autoridades sanitarias para controlar la epidemia. La gripe o la enfermedad española, como la mayoría de los medios extranjeros se obstinaba en seguir calificándola, igualó a pobres y ricos, todas las clases sociales se vieron afectadas, pero no de la misma forma.
Tal y como se expone en el artículo publicado en la primera página del diario El Fígaro el 18 de octubre de 1918, la población más desfavorecida económicamente tuvo menos capacidad de prevenirla, entre otros motivos, por carecer de las condiciones mínimas de higiene en la vivienda. La limpieza personal se convierte en la principal arma de combate contra la enfermedad desconcertante y los baños públicos un servicio indispensable para la población.
La fumigación y desinfección de espacios públicos en las ciudades, principalmente en Madrid, fueron las medidas más comunes de profilaxis adoptadas por las autoridades municipales, como fue el caso del Ayuntamiento de la capital, siendo alcalde Luis Silvera Casado en plena segunda ola pandémica en otoño de 1918.
La gripe tambien se abre paso en las viñetas, en tono ojoso casi infantil muchas veces y en otros casos macabro, corrosivo y satírico.
La trágica realidad se muestra descarnada en la serie de viñetas que firmadas por Aguirre (Lorenzo Victoriano Aguirre Sánchez) aparecen publicadas en la primera página en el diario El Fígaro. En la que acompaña este artículo, bajo el título El campanero macabro, se muestra la imagen más trágica de la cruda realidad de la pandemia: la muerte. Bajo el aspecto de un esqueleto con gorra militar, se presenta triunfante y protagonista para tocar la campana a difuntos al son de Gripe…gripe…gripe.
]]>La maladie a trouvé dans les journaux matière à information, quand on en disposait, et à débats, ce qui a permis à la population de prendre conscience de son existence et de ses risques.
De nombreuses voix se sont élevées dans les articles d'opinion pour appeler à la réflexion sur les mesures prises par les autorités sanitaires pour contrôler l’épidémie. La grippe ou la maladie espagnole, comme la plupart des médias étrangers s’obstinaient à la qualifier, a mis les pauvres et les riches sur un pied d’égalité. Toutes les classes sociales ont été touchées, mais pas de la même manière.
Ainsi que l’indique l'article publié à la une du quotidien El Fígaro le 18 octobre 1918, la population économiquement la plus défavorisée était moins à même de s’en prémunir, notamment parce qu’elle manquait des conditions élémentaires d’hygiène au sein même de ses foyers. L’hygiène personnelle devient l’arme principale dans la lutte contre cette maladie déconcertante et les bains publics deviennent un service indispensable pour la population.
La fumigation et la désinfection des espaces publics dans les villes, principalement à Madrid, sont les mesures prophylactiques les plus courantes adoptées par les autorités municipales, comme ce fut le cas du conseil municipal de la capitale, dont Luis Silvera Casado était le maire au plus fort de la deuxième vague de la pandémie à l'automne 1918.
La grippe se fraie également un chemin dans les dessins, souvent au ton naïf presqu’enfantin et, dans d’autres cas, macabre, corrosif et satirique.
La réalité tragique se manifeste de manière brutale dans la série de caricatures signées par Aguirre (Lorenzo Victoriano Aguirre Sánchez) et publiées en première page du quotidien El Fígaro. Celle qui accompagne cet article, sous le titre « El campanero macabro » (Le sonneur de cloches macabre), montre l’image la plus tragique de la réalité crue de la pandémie : la mort. Sous les traits d'un squelette portant une casquette militaire, il apparaît triomphant et jouant les vedettes pour sonner le glas au son de Grippe…grippe… grippe.
]]>El Fígaro: diario de Madrid
]]>Esta acción benefactora llevada a cabo por el monarca español, prácticamente desconocida, fue ejercida a través de la Oficina de la Guerra Europea, dependiente directamente de la Secretaría del Rey. Su trabajo humanitario se centró en la localización de civiles y soldados apresados o desaparecidos en la guerra, poniéndolos en contacto con sus familiares. Tuvo una enorme importancia en Bélgica, Francia y Alemania.
El 30 de septiembre todos los diarios españoles informan escuetamente de la dolencia del Monarca. En cabeceras como El Imparcial, Heraldo de Madrid y ABC, entre otras, la noticia se incluye bajo la sección de Salud pública, convertido en fija en todos los rotativos del país, desde que en la primavera de 1918 informaran sobre la primera ola gripal que sufrió la población en España.
El Ministro de Estado, Eduardo Dato, es el encargado de transmitir a los inquietos periodistas del "ataque de gripe y la afección de garganta del Monarca". Un día después un parte oficial en La Gaceta de Madrid publica que el Rey padece "fiebre gripal con localización faríngea". Información que sería modificada dos días después, el 4 de noviembre, en el mismo parte oficial, por la presencia de "una erupción de escarlatina generalizada".
La enfermedad de Alfonso XIII se presenta de igual forma, escueta y sucinta, en la prensa internacional, aunque el un tono bastante más distendido. El semanario gráfico francés Excelsior, el 1 de octubre, en su última página, con una carga importante de frivolidad, evitando siempre el alarmismo, impuesto por la censura, alude a la gripe nacional, por española, que aquejaba al monarca católico.
Silenciada en todo el mundo, la prensa española fue el único medio que habló abiertamente de la pandemia que circulaba por todo el mundo y por ello los periodistas extranjeros la bautizaron injustamente como “española” lo que apoyó la idea del origen español del virus.
Considerado una publicación pionera del fotoperiodismo, el diario parisino de pequeño formato, Excelsior, incorporó en esta misma página una imagen de los protagonistas de una de las noticias de mayor calado internacional de esos días. La firma del armisticio de Salónica, el 29 de septiembre, entre Bulgaria y las potencias aliadas que reguló la desmovilización y el desarme de las fuerzas armadas búlgaras.
Alfonso XIII estuvo “recluido” en San Sebastián, ciudad donde veraneaba cuando le aquejó la enfermedad, durante todo el mes de octubre. Su regreso el 1 de noviembre a Madrid se anunció en toda la prensa nacional. Aún hoy se especula sobre las causas reales de su enfermedad.
Concluida la Guerra, los rotativos españoles se hicieron eco de los agradecimientos públicos de algunos mandatarios europeos al monarca Alfonso XIII. Su importante trabajo humanitario con las víctimas de la guerra fue reconocido, entre otros, por el rey belga y el príncipe heredero de Serbia en La Correspondencia de España(Madrid) el 12 noviembre. En este mismo sentido se pronunció el presidente de la República Francesa en el Diario de la Marina (La Habana) el 14 de noviembre 1918.
La labor de la Oficina de Guerra Europea , apadrinada por el monarca español, fue ampliamente elogiada en la prensa internacional, aunque no encontró el mismo eco en la española.
]]>Le 30 septembre, tous les journaux espagnols diffusent succinctement l'information sur la convalescence du Monarque. Dans des publications comme par exemple El Imparcial, Heraldo de Madrid et ABC, la nouvelle figure dans la rubrique de Santé Publique, devenue permanente dans tous les périodiques du pays, depuis qu'au printemps 1918, ils avaient diffusé l'information sur la première vague de la grippe dont souffrait la population espagnole.
Le Ministre d'Etat, Eduardo Dato, est chargé de transmettre les informations aux journalistes inquiets de "l'attaque de la grippe et de l'infection à la gorge du Monarque". Le lendemain, un communiqué officiel dans La Gaceta de Madrid fait savoir que le Roi souffre "d'une fièvre grippale avec une localisation pharyngée". L'information sera modifiée deux jours plus tard, le 4 novembre, également par communiqué officiel. Il sera alors question d'"une éruption de scarlatine généralisée".
La maladie d'Alphonse XIII est présentée de la même manière, dans la presse internationale, concise et succincte, bien que le ton soit assez différent. Le 1er octobre, en dernière page, l'hebdomadaire illustré français Excelsior, avec une charge importante de frivolité évitant toujours une dimension alarmiste imposée par la censure, fait allusion à la grippe nationale, au sens d'espagnole, dont souffrait le monarque catholique.
Invisibilisée partout ailleurs, la presse espagnole a été le seul support médiatique à parler ouvertement de la pandémie qui circulait dans le monde entier et c'est pour cette raison que les journalistes étrangers l'ont baptisée injustement "espagnole" ce qui a accrédité l'idée de l'origine espagnole du virus.
Le quotidien parisien de petit format, Excelsior, considéré comme une publication pionnière du photojournalisme, incorpora dans cette même page un cliché des protagonistes de l'une des nouvelles les plus importantes à l'international de ces derniers jours. La signature de l'armistice de Salonique, le 29 septembre, entre la Bulgarie et les puissances alliées, entraîna la démobilisation et le désarmement des forces armées bulgares.
Alphonse XIII fut "reclus" durant tout le mois d'octobre à Saint-Sébastien, ville où il passait l'été quand il contracta la maladie. Son retour à Madrid le 1er novembre fut annoncé dans toute la presse nationale. Aujourd'hui encore les spéculations sur les causes réelles de sa maladie continuent.
Une fois la guerre terminée, la presse écrite espagnole se fit l'écho des remerciements publics de quelques mandataires européens au monarque Alphonse XIII. Le 12 novembre, son important travail humanitaire envers les victimes de la guerre fut reconnu, entre autres, par le roi belge et le prince héritier de Serbie dans La Correspondance d'Espagne (Madrid). Le président de la République française s'exprima dans le même sens dans le Journal de la Marine (La Havane) le 14 novembre 1918. Le travail du Bureau de la Guerre Européenne, parrainé par le monarque espagnol, fut grandement loué dans la presse internationale, même s'il ne rencontra pas le même écho dans la presse espagnole.
]]>Las primeras noticias que tuvo el mundo de esta enfermedad procedieron de España, país neutral en la contienda y ajeno por tanto a la censura militar impuesta en los países combatientes.
La prensa española aireó de manera excepcional y frecuente la existencia de la desconocida enfermedad. La epidemia fue bautizada como gripe española, por los medios de comunicación extranjeros, por ser precisamente España el primer país y durante mucho tiempo el único que reconoció su existencia públicamente, siendo la prensa el principal medio de difundir su presencia entre la población.
La enfermedad encontró en los periódicos españoles información y opinión: conocimiento de su curso, valoración de las medidas adoptadas por las autoridades políticas y sanitarias, debate y difusión de los conocimientos científico sobre ella, permitiendo tomar conciencia sobre de su existencia y riesgos.
El Fígaro, diario gráfico madrileño publicado entre 1918 y 1920, el 20 de septiembre de 1918, recogía en exclusiva a página completa, información científica relevante sobre la enfermedad. Un extracto del segundo tomo aún sin publicar del Manual de medicina interna escrito por los más prestigiosos doctores y catedráticos de la Facultad de Medicina de Madrid: Teófilo Hernando y Gregorio Marañón.
El texto, inédito hasta entonces, difunde para el profano los conocimientos esenciales que se tenían sobre la enfermedad de la gripe: concepto, etiología, epidemiología, contagio, causas predisponentes, curso, profilaxis y tratamiento. El objetivo esencia fue combatir la superstición, la incultura y con ello el miedo y tambien la propagación de la enfermedad.
El Manual de Medicina Interna, publicado en España entre 1915 y 1922 fue redactado por treinta y cinco especialistas procedentes tanto del mundo académico como de la práctica hospitalaria y privada, fue un texto de referencia obligatoria para especialistas durante muchos años en España, cuyos textos vieron por primera vez la luz, en el caso de la gripe, en la prensa. Un diario madrileño de información general fue el responsable de publicarlo en primicia con la sana intención, nunca mejor dicho, de atajar la epidemia.
Por ello, podría considerarse que la prensa, concretamente la prensa española, se convierte en un arma más y no poco importante para combatir la enfermedad.
]]>El Fígaro, journal graphique madrilène diffusé entre 1918 et 1920, compilait en exclusivité et en pleine page, le 20 septembre 1918, l'information scientifique pertinente sur la maladie. Un extrait du second tome du Manuel de médecine interne écrit par les plus prestigieux médecins et professeurs de la Faculté de Médecine de Madrid : Teófilo Hernando et Gregorio Marañón.
Le texte, inédit jusque-là diffuse pour les profanes les connaissances essentielles de l'époque sur la grippe : le concept, l'étiologie, l'épidémiologie, la contamination, les facteurs de prédisposition, l'évolution, la prophylaxie et les traitements. L'objectif essentiel était de combattre la superstition, l'inculture et aussi la peur et la propagation de la maladie.
Le Manuel de Médecine Interne, paru en Espagne entre 1915 et 1922, fut rédigé par trente-cinq spécialistes qui venaient autant du monde académique que du milieu hospitalier et privé. Cet ouvrage, dont les travaux sur la grippe furent publiés pour la première fois dans la presse, devint une référence obligatoire pour tous les spécialistes durant de nombreuses années. C'est un journal d'information généraliste espagnol qui publia cette exclusivité avec l'objectif salutaire - on ne saurait mieux dire - d'enrayer l'épidémie.
Pour cette raison, la presse, et plus concrètement la presse espagnole, peut être considérée comme une arme, et pas la moins importante, pour combattre la maladie.
Pour prévenir les contaminations de la grippe, le port du masque par la population, dont l'usage était très inégal, fut principalement recommandé par les médecins américains. En Espagne, cette recommandation sanitaire eut peu d'écho et lors de la réalisation de ce travail nous n’en avons trouvé aucune trace documentaire en tant qu’usage de prophylaxie collective. Au premier plan de la une, le journal graphique Excelsior du 26 fevrier 1919 montre trois joyeuses images de piétons dans les rues de Londres portant le masque. Son usage, bien que principalement réservé au personnel sanitaire, devient à la mode pour prévenir la contamination du "mystérieux microbe" lors des promenades dans les meilleurs quartiers londoniens.
Les images qui recouvrent la première page dans sa totalité sont les protagonistes indiscutables de l'information. Accompagnées d'un texte explicatif court en-dessous, les photographies à la une nous montrent, en plus d'autres images d'actualité d’une importance capitale sur le plan de la politique et de la guerre : les troubles à Berlin qui précèdent la République de Weimar, la réparation d'un pont détruit et la position d'un détachement militaire allemand.
Considérée comme une publication pionnière du photoreportage, le journal parisien Excelsior priorisa l'information illustrée, et c'est pour cette raison qu'il est considéré comme précurseur du journalisme moderne. Pour couvrir l’actualité, dont celle de la Grande Guerre à laquelle il consacra de nombreuses éditions spéciales, il s'appuyait sur un nombre considérable de photographes. La collection conservée à l'Hémérothèque Municipale de Madrid couvre les années 1914 à 1919.
]]>Excelsior: journal illustré quotidien: informations-littérature-sciences-arts-sports-théâtres-élégances, Paris, G. Marty
]]>Cuatro siglos de noticias en cien años: Hemeroteca Municipal de Madrid, 1918-2018, Madrid, Ayuntamiento de Madrid, Dirección General de Bibliotecas Archivos y Museos, 2018, pp. 29-69.
Un mois plus tard, bien qu'elle tienne pour acquis que « la normalité sanitaire a été complètement rétablie dans la capitale », la mairie de Madrid, sans toutefois reconnaître ouvertement l'existence d'une crise sanitaire, ordonne des mesures obligatoires pour les habitants, les autorités et les services sanitaires municipaux, qui sont publiées dans l’ « Avis à la population » paru dans le Bulletin officiel de la mairie le 24 juin 1918.
Le conseil municipal, qui a compétence en matière de salubrité, d'hygiène et, en partie, pour ce qui concerne les services de santé de la ville, a pris des mesures pour lutter et prévenir la contagion. L’ « Avis à la population » comprend des interdictions précises afin de garantir la qualité des aliments, d'éviter la fraude et la contamination. Il rend également obligatoire, pour les personnes et les responsables de commerces, la prise de mesures d'hygiène extrêmes dans les logements, les magasins, les locaux et les services publics (barbiers, coiffeurs, voitures de transport public et tramways), entre autres. Sont également renforcés les services de nettoyage municipaux et l'assistance médicale élémentaire via des centres d'urgence répartis dans la ville.
Le respect de ces mesures par la population et par l'administration elle-même a fait l'objet de critiques et de recommandations insistantes dans la presse pendant la période de l'épidémie.
]]>La mairie de Madrid avait plusieurs obligations en matière sanitaire et d'hygiène qui furent assumées en grande partie par le Laboratoire d'hygiène Municipal, considéré à l'époque comme l'un des meilleurs laboratoires du monde, à qui l'on a délégué la lutte et la prévention des maladie infectieuses et la préparation des vaccins et des sérums pour les campagnes de vaccination gratuites de la population de la ville de Madrid.
Le pharmacien César Chicote (1861-1950) en a été le directeur de 1898 à 1932. Tant qu’il fut en poste, il s'occupa de différents thèmes en lien avec la santé et l'hygiène de la capitale, depuis la qualité de l'eau jusqu'à l'hygiène des transports ou la lutte contre les maladies transmissibles.
Enthousiasmé par l'urbanisme, il intervint dans la planification des nouveaux quartiers madrilènes et de ses logements. Ses publications sont nombreuses et toutes sont en lien avec l'hygiène et l'alimentation parmi lesquelles l'on trouve : "La désinfection publique", "Aliments et boissons. Recherches et falsifications", "La lutte contre la variole", "Le progrès sanitaire de Madrid". Depuis le début de l'épidémie de la grippe dans la capitale, le Laboratoire Municipal se concentra sur la conception d'un vaccin contre les complications de la maladie dont l'usage se généralisa à partir d'octobre 1918, tout en reconnaissant qu'il ne donnait pas une entière satisfaction.
La presse aida à convaincre la population de l'importance de ce vaccin et son principal défenseur se fit vacciner pour donner l'exemple. Sur la photographie de Julio Duque, publiée le 5 novembre 1918 dans le journal ABC, au sein du flamboyant Laboratoire Municipal, son responsable César Chicote pose accompagné par un groupe de travailleurs en uniforme et portant des gants au moment de leur vaccination.
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La brusque apparition à Madrid de nombreux cas d'une maladie inconnue, pendant la deuxième semaine de mai 1918, effraya la population qui ne sut pas faire face à l'augmentation des contaminations et des infections.
Cette méconnaissance donna lieu à de nombreuses appellations dans les journaux qui informaient la population sur la maladie. Initialement nommée influenza (terme italien), celle que l’on appela également l’épidémie du jour, passa d'un discret second plan dans les journaux aux premières pages au fur et à mesure qu'augmentaient et s'étendaient les symptômes dans tout le pays. En plus des données dont l'on disposait sur la population à Madrid, cet article mentionne les contaminations à Barcelone, Burgos, La Corogne, Ferrol, Palencia et Valence. La rédaction du journal El Liberal elle-même fut sévèrement touchée par la maladie qui provoqua l'arrêt de travail de 22 collaborateurs.
Dans sa une du 27 mai, le journal lui consacre un long article sur deux colonnes et parle pour la première fois du caractère grippal de la maladie. En mentionnant l'épidémie de la grippe hivernale de 1889-1890, les autorités sanitaires réussirent à calmer la population toujours plus apeurée en écartant les théories alarmistes comme la contamination de l'eau et les transports de terre dus à la construction du métro de Madrid.
La méconnaissance des médicaments pour enrayer la maladie et des vaccins pour sa prévention firent des recommandations sanitaires, comme un régime alimentaire sain, l'air libre, l'aération renforcée des locaux et des demeures, l'isolement des malades et une extrême propreté, les principales armes pour combattre la maladie. De la même façon l'on recommandait d'éviter les réunions en groupe dans les lieux fermés : les cafés, les tavernes, les casinos et les espaces publics qui se virent dans l’obligation de fermer. La désinfection des lieux de réunion, comme les salons du Congrès et du Sénat, marqua la façon d’agir dans les lieux publics.
Les articles d'opinion ouvrirent également leurs colonnes à l'épidémie à la mode. C'est le cas de l'article signé en première page par Manuel Machado dans la rubrique hebdomadaire "Mon agenda au jour le jour". L'auteur y dépeint le peu de sérieux avec lequel avait été envisagée la maladie jusqu'au moment où il s'était avéré nécessaire de prendre des mesures drastiques pour lutter contre elle.
]]>La revue Eucaristía est publiée lors des dernières années du franquisme par un groupe de prêtres progressistes qui utilisent ce moyen d'expression, fondé sur la structure de la messe, pour diffuser leurs idées politiques et sociales. Ils éditent également des « affiches homilétiques » qui sont placées sur les portes de certaines églises. Ces posters mêlent des faits d'actualité au calendrier liturgique, pour dénoncer des situations considérées comme injustes. Ces supports sont publiés dans un contexte de crise et de division que l'on retrouve à plusieurs niveaux : entre le régime franquiste et une partie de l'Église espagnole, ainsi qu'au sein même de l'institution ecclésiale.
]]>Louis Roussel, ancien membre de l’École française d’Athènes (1905-1906) était professeur de français à Athènes (1919-1924) et officier interprète à Thessalonique (1914-1919). Entretemps il était rentré en France comme professeur de lycée à Aix-en-Provence (1911-1913) et a fini sa carrière en tant que professeur de grec ancien à la Faculté des Lettres à Montpellier (1924-1936), où il a aussi enseigné le grec moderne. Le journal a cessé de paraître en août-septembre 1936, alors que Roussel se trouvait à Montpellier.
Le journal peut être considéré comme un médiateur culturel important et une source d’informations précieuse pour les échanges culturels entre la Grèce et la France des années 1920 et 1930. Il dévoile aussi l’aspect individuel de cette médiation (à travers la personnalité assez aiguë de Louis Roussel) ainsi que le rôle particulier des institutions impliquées (École française d’Athènes, Institut français d’Athènes, Université de Montpellier).
]]>mediamed.mmsh.univ-aix.fr › labexMed › Pages › Labexmed-0003
Maître de conférences en Sciences de l’information, ses recherches portent prioritairement sur les aspects morphologiques de la presse : graphisme, typographie, image, couleur, photographie, mise en forme, etc. Il dirige la revue de communication appliquée: index.comunicación.
]]>https://telemme.mmsh.univ-aix.fr/membres/C%C3%A9line_Beugnot
]]>https://telemme.mmsh.univ-aix.fr/membres/Severiano_Rojo~Hernandez
]]>Curriculum consultable sur https://telemme.mmsh.univ-aix.fr/membres/Eve_Fourmont-Giustiniani
Travaux disponibles sur https://cv.archives-ouvertes.fr/eve-fourmont-giustiniani
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