Pour assurer la plus grande diffusion auprès de l’ensemble des citoyens de la réponse que lui fit ledit gouverneur ecclésiastique qui l’assura qu’il avait signifié aux prêtres du diocèse d’employer tout leur zèle à persuader les fidèles que les malheurs qui affligeaient Barcelone et Tortosa n’étaient pas dus au changement de régime politique, mais à la dépravation des mœurs qui avait provoqué la colère divine, le chef politique fit publier ce texte le même jour (23 octobre 1821) aussi bien dans le Diario de Barcelona que dans le Diario Constitucional de Barcelona dont est tiré le cliché reproduit ci-dessus.
La dénonciation de la prétendue impiété des libéraux –alors que la Constitution de la monarchie espagnole affirmait, dans son article 12, que la religion catholique, apostolique et romaine était et serait à jamais la seule tolérée dans le royaume et qu’elle était protégée par des lois justes et sages– fut l’un des arguments les plus efficaces pour discréditer le régime constitutionnel de ceux utilisés par les absolutistes qui, en la circonstance firent feu de tout bois. Ainsi propagea-t-on la rumeur que, depuis la suppression de l’Inquisition, le nombre de sorcières avait considérablement augmenté et, dans son premier numéro, daté du 9 octobre 1821, le Diario de Urgel (organe de presse de la contre-révolution politique et militaire) n’hésita pas à affirmer –contre toute vérité– que le cri de guerre des troupes constitutionnelles était « à bas Dieu, la Vierge, el roi et vive le diable ! »
De telles billevesées ne furent pas l’apanage des serviles espagnols puisque qu’en France un journal ultra comme La Quotidienne déclara lui aussi que la « peste » qui sévissait en Catalogne était un châtiment divin provoqué par les bouleversements politiques apportés par l’établissement du régime constitutionnel en Espagne.
]]>Plusieurs moines ayant déclaré dans des sermons prêchés dans diverses paroisses de Barcelone que l’épidémie de fièvre jaune n’était qu’un juste châtiment que Dieu infligeait à l’Espagne pour avoir instauré un régime constitutionnel, le chef politique de Catalogne enjoignit au gouverneur ecclésiastique (qui dirigeait le diocèse en l’absence de l’évêque, déporté à l’île de Majorque pour avoir manifesté des sentiments anticonstitutionnels) d’intervenir auprès de son clergé pour mettre un terme à de tels propos.
Pour assurer la plus grande diffusion auprès de l’ensemble des citoyens de la réponse que lui fit ledit gouverneur ecclésiastique qui l’assura qu’il avait signifié aux prêtres du diocèse d’employer tout leur zèle à persuader les fidèles que les malheurs qui affligeaient Barcelone et Tortosa n’étaient pas dus au changement de régime politique, mais à la dépravation des mœurs qui avait provoqué la colère divine, le chef politique fit publier ce texte le même jour (23 octobre 1821) aussi bien dans le Diario de Barcelona que dans le Diario Constitucional de Barcelona dont est tiré le cliché reproduit ci-dessus.
La dénonciation de la prétendue impiété des libéraux –alors que la Constitution de la monarchie espagnole affirmait, dans son article 12, que la religion catholique, apostolique et romaine était et serait à jamais la seule tolérée dans le royaume et qu’elle était protégée par des lois justes et sages– fut l’un des arguments les plus efficaces pour discréditer le régime constitutionnel de ceux utilisés par les absolutistes qui, en la circonstance firent feu de tout bois. Ainsi propagea-t-on la rumeur que, depuis la suppression de l’Inquisition, le nombre de sorcières avait considérablement augmenté et, dans son premier numéro, daté du 9 octobre 1821, le Diario de Urgel (organe de presse de la contre-révolution politique et militaire) n’hésita pas à affirmer –contre toute vérité– que le cri de guerre des troupes constitutionnelles était « à bas Dieu, la Vierge, el roi et vive le diable ! »
De telles billevesées ne furent pas l’apanage des serviles espagnols puisque qu’en France un journal ultra comme La Quotidienne déclara lui aussi que la « peste » qui sévissait en Catalogne était un châtiment divin provoqué par les bouleversements politiques apportés par l’établissement du régime constitutionnel en Espagne.
La revue Eucaristía est publiée lors des dernières années du franquisme par un groupe de prêtres progressistes qui utilisent ce moyen d'expression, fondé sur la structure de la messe, pour diffuser leurs idées politiques et sociales. Ils éditent également des « affiches homilétiques » qui sont placées sur les portes de certaines églises. Ces posters mêlent des faits d'actualité au calendrier liturgique, pour dénoncer des situations considérées comme injustes. Ces supports sont publiés dans un contexte de crise et de division que l'on retrouve à plusieurs niveaux : entre le régime franquiste et une partie de l'Église espagnole, ainsi qu'au sein même de l'institution ecclésiale.
]]>« ¿Œil pour œil… ? Nous deviendrons tous aveugles ! »
La revue Eucaristía est publiée lors des dernières années du franquisme par un groupe de prêtres progressistes qui utilisent ce moyen d'expression, fondé sur la structure de la messe, pour diffuser leurs idées politiques et sociales. Ils éditent également des « affiches homilétiques » qui sont placées sur les portes de certaines églises. Ces posters mêlent des faits d'actualité au calendrier liturgique, pour dénoncer des situations considérées comme injustes. Ces supports sont publiés dans un contexte de crise et de division que l'on retrouve à plusieurs niveaux : entre le régime franquiste et une partie de l'Église espagnole, ainsi qu'au sein même de l'institution ecclésiale.