Lecture des journaux aux Tuileries

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Titre

Lecture des journaux aux Tuileries

Description

La deuxième lithographie (due à Marlet) présentée dans les Nouveaux tableaux de Paris, œuvre parue en 1821 ou 1822, sans indication de nom d’auteur, de date ni de lieu et qui alliait au pittoresque des gravures le charme des descriptions littéraires, représentait « La lecture des journaux aux Tuileries » et était accompagnée en regard du commentaire suivant : « De tous les lecteurs de journaux, il n’en est pas un seul sur qui cette manière de commencer la journée n’exerce une grande influence. Où est-il le temps où le prince des feuilletons, feu Geoffroy, et Geoffroy tout seul, occupait l’oisiveté de tant de badauds ! Pourvu que ce public railleur eût tous les matins un pauvre auteur à dévorer avec son chocolat, il rentrait satisfait chez lui. Maintenant il veut des batailles, des constitutions, des tremblements de terre, la fièvre jaune ou les élections. »

L’épidémie de fièvre jaune qui ravagea la Catalogne espagnole d’août 1821 à janvier 1822, fut effectivement l’un des sujets les plus fréquemment abordés par la presse pendant cette période et, de façon apparemment paradoxale, bien davantage en France qu’en Espagne à partir du début du mois d’octobre.

En effet, si les deux quotidiens de Barcelone (le Diario et le Diario constitucional) consacrèrent chaque jour une rubrique à l’état sanitaire de la ville, en fournissant les statistiques des morts, malades hospitalisés et convalescents et en publiant les mesures prises par les autorités pour lutter contre l’expansion du mal (cfr. document n° 3), les principaux journaux madrilènes à diffusion nationale (La Gaceta de Madrid ou El Universal, par exemple) ne firent, au mieux, état de la synthèse des statistiques des décès enregistrés qu’une fois par semaine et ne rendirent compte des dispositions sanitaires destinées à enrayer la propagation du fléau que dans la mesure où elles pouvaient affecter les habitants de la capitale du royaume. Quant à la presse régionale ou locale, elle manifesta une indifférence pratiquement totale à l’égard des terribles ravages causés par l’épidémie notamment à Barcelone et à Tortosa, et, par exemple, pendant toute la période où l’infection fit ses ravages dans la province voisine, le Diario constitucional de Zaragoza ne daigna informer ses lecteurs sur ce sujet qu’en une seule circonstance, lorsque l’épidémie atteint Mezquinenza, aux portes de l’Aragon.

Pour La Ruche d’Aquitaine, journal ultra si oncques en fut, ce manque d’information de la presse espagnole sur la situation sanitaire en Catalogne était dû à la volonté délibérée des libéralès d’éviter de rendre l’hommage qui leur était dû aux ecclésiastiques qui payèrent un lourd tribut en assistant les victimes de la maladie. L’explication est plus qu’hasardeuse et cette relative indifférence est sans doute due à deux phénomènes, nullement exclusifs l’un de l’autre : d’une part, l’accoutumance aux épidémies de fièvre jaune qui sévissaient très régulièrement dans le royaume, notamment en Andalousie ; et d’autre part, le souci de ne pas affoler l’ensemble d’une population déjà fort inquiète de l’évolution de la situation politique vers une guerre civile qui s’annonçait inévitable.

En France en revanche les journalistes trouvèrent de quoi faire pleurer Margot et flatter l’orgueil national quelque peu en berne depuis les défaites militaires de Napoléon en faisant de véritables héros des médecins envoyés par le gouvernement à Barcelone fin septembre 1821 pour déterminer l’origine de la maladie, observer son évolution et déterminer les moyens de l’enrayer, ainsi que des sœurs de l’ordre de Saint-Camille qui vinrent de Paris se mettre à leur service pour les aider dans leur tâche (voir documents 8, 9, 10, 11, 13 et 14).

Couverture

Couverture spatiale

Paris

Couverture temporelle

Date

Type

Illustration

Langue

Contributeur

Relation

Dufour, Gérard, Le dévouement des médecins français et des sœurs de Saint-Camille lors de la « peste » de Barcelone de 1821. Médecine, humanitaire et politique sous le règne de Louis XVIII (à paraître).

Référence bibliographique

« n°2, Lecture des Journaux aux Tuileries », in Nouveaux Tableaux de Paris, [Paris], 1821-1824.

Source

Bibliothèque nationale de France : FOL-LI3-108
Notice du catalogue 
Notice n° :  FRBNF30367877
Document numérique: NUMM-313789

Droits

Domaine public. Source gallica.bnf.fr / BnF

Original Format

lithographie

Physical Dimensions

in-4 oblong