Protesta del médico fiscal (Protestation du médecin procureur)

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Titre

Protesta del médico fiscal (Protestation du médecin procureur)

Description

Face à la fièvre jaune, le corps médical se divisa, en France comme en Europe, aux Etats-Unis d’Amérique ou au Canada, entre contagionistes et anticontagionistes qui s’affrontèrent, dans des polémiques, qui dépassèrent parfois les limites de la confrontation scientifique de bon aloi, sur les causes de la propagation de la maladie et par conséquent les moyens de l’éradiquer.

L’un des plus virulents tenants de la thèse anticontagioniste fut le docteur Jean Leymerie. Cet ancien médecin-chef de l’hôpital Saint-Jacques à Paris, avait renoncé à la nationalité française pour devenir citoyen des Etats-Unis d’Amérique et s’était installé à Madrid où il exploitait une société de bains. Ardant libéral, il avait publié en 1820 un ouvrage intitulé La medicina constitucionalizada y revolucionada por las ciencias exactas o la muerte de los falsos médicos (la médecine constitutionalisée et révolutionnée par les sciences exactes ou la mort des faux médecins) qui ne laissait aucun doute sur son engagement politique. Malgré cela, et bien qu’il ne fût plus sujet de S. M. Louis XVIII, il obtint en octobre 1821 de l’ambassadeur de France en Espagne, le comte de Lagarde (qui ne tarda guère à se repentir de sa décision) des fonds qui lui permirent de rejoindre les médecins envoyés à Barcelone pour observer l’épidémie de fièvre jaune qui s’y était déclarée.

S’il prétendit avoir assisté jusqu’à son ultime soupir le docteur Mazet, victime selon lui « du grand Pariset » (alors qu’il n’arriva à Barcelone que quelques jours après le décès de son jeune collègue), ses rapports avec les « médecins du roi de France » (comme on les qualifia parfois) furent exécrables, notamment avec Pariset qui lui aurait déclaré, à bout d’arguments, qu’à tout ce qu’il dirait, ils déclareraient, eux, que cela n’était pas vrai et que l’on les croirait, eux, et pas lui.

Il attendit le départ de Barcelone des membres de la commission sanitaire française de retour en France pour publier, en janvier 1822, l’opuscule intitulé Protesta del médico fiscal… dont on peut voir ci-dessus la première page. Se disant abusivement avoir été commissionné par la France et les Etats-Unis d’Amérique pour observer l’épidémie qui sévissait à Barcelone il s’en prenait violemment à ses collègues et notamment à Pariset qu’il accusait (non sans raison) d’avoir accompli une mission plus politique que médicale. Cet ouvrage eut d’autant plus de retentissement que le secrétaire du consulat de Barcelone y répondit dans une longue réfutation publiée dans un supplément au Diario de Barcelona qui eut surtout pour effet d’attirer l’attention du grand public sur un opuscule dont, sans cela, il n’aurait jamais eu connaissance. L’ouvrage resta ignoré en France, mais contribua en Espagne (malgré les nombreux honneurs qui leurs furent rendus) à dégrader l’image des membres de la commission sanitaire française et est l’exemple le plus achevé des luttes qui divisèrent alors le corps médical.

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Relation

Dufour, Gérard, Le dévouement des médecins français et des sœurs de Saint-Camille lors de la « peste » de Barcelone de 1821. Médecine, humanitaire et politique sous le règne de Louis XVIII (à paraître).

Référence bibliographique

Leymerie, Jean, Protesta del médico fiscal contra los informes de la comisión francesa sobre la epidemia de Cataluña de 1821, Barcelona, imprenta de José Torner, 1821, 13 p.

Source

Biblioteca de Catalunya, Res 504/15-4º.
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