Titre
El ‘Soldado de Nápoles’
Description
Ya la primera ola de la gripe que asoló España en la primavera de 1918 —sobre todo en Madrid— hizo nacer aquí un nombre muy particular que no se entendía en ningún otro lugar de los muchos por donde se extendió la pandemia. Entre la población afectada se la comenzó a denominar como ‘El Soldado’, no porque su origen hubiera estado en los cuarteles, sino porque la gripe era tan pegadiza — es decir, tan contagiosa— como la melodía que centraba el cuadro ‘Soldado de Nápoles’ en una zarzuela entonces de moda y que cantaba media España. Era uno de los números musicales de La canción del olvido, obra del maestro José Serrano (1873-1941) que se representaba en marzo del mismo año con gran éxito en el Teatro de la Zarzuela de la capital, aunque su estreno había sido dos años atrás en Valencia.
Se puede escuchar desde aquí.
Esta relación originada en el hablar popular hizo que los principales dibujantes en los diarios dedicaran algunas de sus viñetas al tema del «Soldado de Nápoles» y, con ello, trazaran muy eficazmente el gráfico de la preocupación —al principio, exigua y, más tarde, dramática— que la enfermedad iba tomando en el pueblo llano y en sus dirigentes.
Uno de los primeros autores que acudió a la idea fácil del juego de palabras con el que se traducía la palabra «soldado» fue Lorenzo Aguirre (1884-1942), quien publicó su visión en la página cinco del diario El Fígaro del 14 de septiembre de 1918.
Es —si se quiere ver así— un chiste prosaico y facilón a raíz del juego de palabras que llama a la risa y que todo el mundo entendía a la perfección sin mayor explicación. Todos andaban entonces «con el soldado», es decir, contagiados con la gripe, lo que resultaba comparativamente degradante para cualquier otra clase del escalafón militar que no fuera la más baja.
Este primer chiste gráfico dialogado, de fácil interpretación, refleja al mismo tiempo la desesperación de los médicos que no saben cómo abordar el problema de la epidemia y recurren a soluciones ingeniosas, tan ingeniosas como las situaciones que diseñan los dibujantes.
Con respecto al tipo de dibujo que emplea aquí el autor, la composición de Aguirre conforma una viñeta muy armada y compacta —se nota que es pintor— donde el uso del rayado en una reproducción de grabado por línea le sirve para simular tramas y, con ellas, distintas texturas que dan profundidad a la escena.
Pero a finales de septiembre el «soldado» ya no da risa. Lo que produce es pánico y frustración, y Aguirre, que ya no se toma a broma el tema de la gripe, compone una viñeta en la que alerta de la necesidad de tomar ciertas medidas de manera urgente. El día 25, en el mismo diario, publica 'Última hora', una composición acertada de la situación en España donde se ha extendido la pandemia —el soldado yace por toda la geografía patria representada en los carteles— y comienzan a faltar cementerios.
A pesar de la ironía, queda claro el aviso que propone Aguirre en esta composición que desmiente los comunicados oficiales sobre el control de la pandemia y urge a tomar medidas concretas, no ya únicamente en Madrid sino en todo el país.
A juicio de Barreda Pérez (2019), «Lorenzo Aguirre fue depurando sus dibujos, convirtiéndose en un gran sintetista del trazo. Elaboraba unos tipos que servían de arquetipos generales, es decir, personajes que pueden quedar en la memoria popular… convirtiendo a todos estos personajes en protagonistas de sus escenas y significándose como el humorista de rasgos morales. Convirtió su obra en reportajes de su época».
En la misma línea, y con claros indicios de una inspiración ligeramente interpretada del tema, aparece en Heraldo de Madrid, el dos de octubre de 1918, otra viñeta de Sileno (Pedro Antonio Villahermosa Borao, 1869-1945), que, si bien no representa al soldado raso —en su lugar dibuja a un general para dejar claro que la enfermedad ha subido de rango—, insiste a través de los carteles de la poblaciones en la anterior idea de Aguirre y utiliza la palabra «general» para conferir un doble sentido: la más alta graduación militar y la extensión generalizada a todo el país.
Estos juegos de palabras serán habituales en las publicaciones de la prensa madrileña de la época —fueran sobre la gripe o no— y, por extensión, en todos los diarios de provincias. Sileno también publicaba en Abc y otras revistas varias (López de Zuazo, 1981: 586).
La première vague de grippe qui a frappé l’Espagne au printemps 1918 – notamment à Madrid- avait déjà donné naissance ici à un nom très particulier qui n’était entendu nulle part ailleurs où la pandémie s’était propagée. Parmi la population touchée, on commença à l'appeler « Le Soldat », non pas parce que son origine se serait trouvée dans les casernes, mais parce la grippe était aussi accrocheuse -c’est-à-dire, aussi contagieuse- que la mélodie au centre du tableau le « Soldat de Naples » d’une zarzuela, alors en vogue et chantée par la moitié de l'Espagne. Il s’agit de l’une des pièces musicales de La chanson de l’oubli, œuvre du compositeur José Serrano (1873-1941) jouée en mars de la même année avec un grand succès au Théâtre de la Zarzuela de la capitale, bien que la première ait eu lieu deux ans auparavant à Valence.
On peut l'entendre ici.
Cette relation issue du parler populaire a conduit les principaux dessinateurs des journaux à consacrer certaines de leurs vignettes au thème du « Soldat de Naples » et, ce faisant, à représenter graphiquement, de façon très efficace, l’inquiétude —faible d’abord, puis, dramatique— que la maladie provoquait chez les gens du peuple et leurs dirigeants.
L’un des premiers auteurs à recourir à l’idée facile du jeu de mots par lequel était traduit le terme « soldat » est Lorenzo Aguirre (1884-1942), qui a publié sa vision en page cinq du quotidien El Fígaro du 14 septembre 1918.
C’est — si l'on veut — une blague facile et prosaïque à partir du jeu de mots qui provoque le rire et que tout le monde comprenait parfaitement sans qu’il faille plus d’explications. Tout le monde était « comme le soldat » c’est-à-dire infecté par la grippe, ce qui, dans les rangs de l’armée, était en comparaison dégradant pour tous ceux qui n’appartenaient pas à la classe la plus basse.
Cette première blague graphique dialoguée, facile à interpréter, reflète en même temps le désespoir des médecins qui ne savent pas comment aborder le problème de l'épidémie et ont recours à des solutions ingénieuses, aussi ingénieuses que les situations créées par les dessinateurs.
En ce qui concerne le type de dessin employé ici par l’auteur, la composition d’Aguirre donne une vignette très bien conçue et compacte — on sent qu’il est peintre — où l’utilisation des hachures dans une reproduction de la gravure au trait sert à simuler des trames et, avec elles, différentes textures qui donnent de la profondeur à la scène.
Mais, fin septembre, le « soldat » ne fait plus rire. Ce qu’il engendre, c’est la panique et la frustration, et Aguirre, qui ne prend plus la grippe pour une plaisanterie, compose une caricature dans laquelle il alerte sur la nécessité de prendre des mesures de toute urgence. Le 25, dans le même journal, il publie « Última hora » (Dernière heure), une composition précise de la situation en Espagne, où la pandémie s'est répandue — le soldat gît à travers le pays tout entier représenté sur les affiches — et où les cimetières commencent à manquer.
Malgré l'ironie, l'avertissement lancé par Aguirre dans cette composition est clair ; il contredit les déclarations officielles sur le contrôle de la pandémie et exhorte à prendre des mesures concrètes, non plus seulement à Madrid mais dans tout le pays.
Selon Barreda Pérez (2019), « Lorenzo Aguirre a progressivement épuré ses dessins, devenant un grand synthétiste du trait. Il élaborait des types qui servaient d'archétypes généraux, c'est-à-dire, des personnages qui pouvaient rester dans la mémoire populaire... faisant de tous ces personnages les protagonistes de ses scènes et s'imposant comme un humoriste à caractère moral. Il a fait de son œuvre un reportage sur son époque ».
Dans la même lignée, et avec des indices évidents d'une inspiration légèrement interprétée du thème, une autre caricature de Sileno (Pedro Antonio Villahermosa Borao, 1869-1945) apparaît dans l'Heraldo de Madrid le 2 octobre 1918. Quoi qu'elle ne représente pas le simple soldat, mais un général pour montrer que la maladie est montée en grade, elle insiste, à travers les panneaux des localités sur l'idée précédente d'Aguirre et utilise le mot « général » pour lui conférer un double sens : le plus haut grade militaire et la propagation généralisée à l’ensemble du pays.
Ces jeux de mots seront monnaie courante dans les publications de la presse madrilène de l'époque — qu'elles traitent ou non de la grippe— et, par extension, dans tous les quotidiens de province. Sileno a également publié dans ABC et dans diverses autres revues (López de Zuazo, 1981 : 586).
Couverture
Couverture spatiale
Couverture temporelle
Type
Langue
Relation
González-Díez, Laura y Pérez Cuadrado, Pedro, "L'humour graphique à l'image de la presse quotidienne madrilène pendant la ‘grippe espagnole’ 1918-1919: Aguirre dans El Fígaro". Journée d'Etudes L’information à l’épreuve des crises sanitaires (France -Espagne, XVIIIe – XXIe s.) – II., UMR TELEMMe, AMU, CNRS, 25 février 2022, MMSH, Aix-en-Provence.
A paraître
Référence bibliographique
Aguirre, Lorenzo, "¿Otra vez la gripe?", in El Fígaro, Madrid, 14 de septiembre de 1918 (n° 31), p. 5.
Aguirre, Lorenzo, "Última hora", in El Fígaro, Madrid, 25 de septiembre de 1918 (n° 42), p. 5.
Source
Notice du catalogue
El Fígaro, 14 septiembre 1918
El Fígaro, 25 septiembre 1918
Biblioteca Nacional de España. Hemeroteca digital
Notice du catalogue
Heraldo de Madrid, 2 octubre 1918
Derechospúblicos BNE
Droits
- Images 1 et 2: fournies par la Hemeroteca Municipal de Madrid,
- Image 3: Image provenant des fonds de la Biblioteca Nacional de España.
Format
41 x 57 cm