La fièvre jaune ou les Malheurs et les désastres causés par cette effroyable Maladie en Catalogne

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Titre

La fièvre jaune ou les Malheurs et les désastres causés par cette effroyable Maladie en Catalogne

Description

L’auteur de cette gravure, publiée en double page hors texte, non signée, comme illustration de l’ouvrage La fièvre jaune ou les Malheurs et les désastres causés par cette effroyable Maladie en Catalogne, en Andalousie et autres provinces d’Espagne… paru en 1822, n’avait assurément jamais mis les pieds à Barcelone. Et si l’important trafic maritime que l’on peut voir en arrière-plan peut effectivement évoquer l’activité du port de la capitale de la Catalogne (encore qu’aucun navire ne fut autoriser à accoster ou appareiller de celui-ci pendant l’épidémie de fièvre jaune de 1821), le drapeau tricolore à bandes verticales qui flotte sur le fortin au bord de la mer, ne correspond en aucun cas au pavillon espagnol, sang, gueules et sang, en bandes horizontales, en usage depuis 1785, voire à la « señera » catalane aux quatre barres de sang sur fond de gueules.

Les scènes de la vie quotidienne dans une ville qui, selon la légende placée en dessous de la gravure, n’était plus qu’un « immense tombeau » sont en revanche plus conformes à la réalité. On y voit effectivement des malades extrêmement affaiblis qui prennent l’air sur le pas de leur porte et reçoivent des soins de la part de leurs proches et de prêtres et religieuses qui exposent ainsi leur propre vie pour venir en aide à leurs prochains ; un homme foudroyé par le mal en pleine rue et qui reçoit, en présence de sa femme éplorée, des soins sans doute d’un médecin (encore que la fièvre jaune étant une affection évolutive, la mort n’intervenait que plusieurs jours après l’apparition des premiers symptômes, généralement chez soi ou à l’hôpital) ; des cadavres abandonnés qui jonchent le sol ; des brancardiers qui conduisent les défunts au cimetière, effectivement situé en bordure de mer (même si, sur cette gravure, les porteurs de civières prennent des chemins différents, ce qui n’est guère logique) ; et enfin le détachement de soldats qui croisent la baïonnette devant un groupe de civils.

Ces militaires font évidemment partie du premier cordon sanitaire chargé d’empêcher toute communication entre Barcelone et l’extérieur. Mais qui sont ces hommes dont deux d’entre eux sont munis d’armes blanches, sabres ou épées ? Ce détail pourrait suggérer qu’il s’agit de contrebandiers récemment débarqués sur la côte et prêts à en découdre avec la troupe. Mais il pourrait aussi s’agir de Barcelonais qui, voulant fuir les horreurs quotidiennes qui les entourent, tentent de sortir de la ville de vive force, au péril d’une vie qu’ils savent de toute façon condamnée.

Couverture

Couverture spatiale

Paris
Catalogne (Barcelone)

Couverture temporelle

Date

Type

Illustration

Langue

Contributeur

Relation

Dufour, Gérard, Le dévouement des médecins français et des sœurs de Saint-Camille lors de la « peste » de Barcelone de 1821. Médecine, humanitaire et politique sous le règne de Louis XVIII (à paraître).

Référence bibliographique

La fièvre jaune ou les Malheurs et les désastres causés par cette effroyable Maladie en Catalogne, en Andalousie et autres provinces d’Espagne contenant le récit succinct des ravages et des catastrophes épouvantables qui furent les suites de ce terrible fléau, [1822], à Paris, chez Tiger, Imprimeur-libraire, rue du Petit–Pont n° 10, 108 p.-[1] f. de front. dépl., in-12.

Source

Bibliothèque Nationale de France: 8-OC-945
Notice du catalogue
Document numérique: NUMM-6214247

Droits

Domaine public. Source gallica.bnf.fr / BnF